Saad Hariri, un personnage-clé dans l’architecture du pouvoir libanais

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Depuis 2016, un « triumvirat » inégal s’est formé entre le premier ministre, démissionnaire depuis mardi, son puissant rival du Hezbollah et l’entourage du président Michel Aoun.

Par Publié aujourd’hui à 10h55

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Le premier ministre libanais démissionnaire, Saad Hariri, à Beyrouth, le 29 octobre.
Le premier ministre libanais démissionnaire, Saad Hariri, à Beyrouth, le 29 octobre. MOHAMED AZAKIR / REUTERS

L’allocution de Saad Hariri, mardi 29 octobre, aura été brève. Sa démission, face au vent de colère contre les dirigeants politiques, est loin de l’exclure du jeu. Bien qu’il soit affaibli depuis plusieurs années, le leader sunnite de 49 ans s’est aguerri au fur et à mesure des crises.

Son premier cabinet avait été renversé en 2011 par le Hezbollah et ses alliés, et Saad Hariri avait ­ensuite longuement séjourné à l’étranger. Son second mandat a été marqué par sa rocambolesque démission forcée depuis l’Arabie saoudite, le 4 novembre 2017, avant que, de retour au Liban, Saad Hariri ne revienne sur cette annonce. Les conditions de ce « rapt » lui avaient valu un subit regain de popularité dans le pays.

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Les tensions n’avaient pas manqué depuis qu’il avait formé, fin janvier, son troisième cabinet, une nouvelle coalition rassemblant des ennemis intimes. Mais ces remous n’avaient rien de très inhabituel au Liban. Au cours de l’été, déjà, des semaines de blocage politique avaient été suivies d’une poussée de fièvre entre Israël et le Hezbollah, marquée par une attaque de drone dans la banlieue de Beyrouth et des tirs de part et d’autre de la frontière.

Puis est survenu ce cri de colère de la rue que personne n’avait vu venir. Saad Hariri avait pourtant décrété que son troisième gouvernement serait un cabinet « au travail », qui se confronterait aux défis économiques. C’est du moins ce qu’il répétait inlassablement, misant sur la bulle d’oxygène que pouvait offrir le déblocage des 11 milliards de dollars (9,8 milliards d’euros) de prêts, promis par des donateurs internationaux, lors de la Conférence économique pour le développement du Liban par les réformes et avec les entreprises (Cedre) parrainée par Paris, en 2018.

Déboires financiers

Un premier signe de la fracture entre la rue et les dirigeants est apparu lorsque le budget dit « d’austérité » de l’année 2019 a été discuté, au printemps. Quoique limitées, des manifestations contre ces orientations avaient eu lieu. « Les protestations sont notre pain quotidien au Liban, elles ne nous empêchent pas de dormir », raillait alors un conseiller économique du gouvernement. Mais les mesures prises n’avaient pas convaincu les bailleurs de fonds de Cedre, et le gouvernement s’attelait au budget de l’année 2020, quand la révolte a éclaté. Les choix économiques sont apparus alors en porte-à-faux avec les aspirations de la rue.

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