Le Japon cherche le nom de sa future ère impériale

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L’empereur Akihito abdiquera le 30 avril : le règne de son fils, Nahurito, débutera alors, ouvrant une nouvelle ère, dont le nom sera décidé par le gouvernement.

Par Philippe Pons Publié aujourd’hui à 05h37, mis à jour à 06h30

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LETTRE DE TOKYO

L’empereur Akihito a célébré, le 24 février, les trente ans de son règne au cours d’une cérémonie organisée par le gouvernement. Dans un peu plus de deux mois, le 30 avril, il sera le premier monarque du Japon moderne à abdiquer depuis le retrait de l’un de ses lointains prédécesseurs, l’empereur Kokaku, il y a deux siècles.

A la suite de ce qu’il est convenu d’appeler la « restauration de Meiji » (1868), qui se traduisit par l’abolition du régime des shoguns et fit basculer l’archipel dans l’époque moderne, il n’a pas été prévu l’abdication de l’empereur. Il a donc fallu une loi spéciale pour répondre au vœu d’Akihito, âgé de 85 ans, de se retirer. Son fils, Naruhito lui succédera.

Lire aussi Japon : la date de l’abdication de l’empereur fixée au 30 avril 2019

Un temps japonais

Cette procédure non prévue par les textes soulève un autre problème : celui des ères impériales. Car il n’est pas envisagé non plus qu’une ère, qui coïncide avec le règne d’un empereur, change alors que celui-ci se retire. En principe, un changement d’ère intervient uniquement à la suite du décès du monarque.

Le Japon moderne a adopté en 1868 le calendrier grégorien mais il a conservé parallèlement une datation fondée sur les ères conformément à la tradition chinoise. Autrefois, les ères ne correspondaient pas forcément à l’avènement d’un nouvel empereur : elles pouvaient changer en signe de renouveau après une catastrophe naturelle par exemple et chevaucher un ou deux règnes.

La pratique de faire coïncider un règne et une ère (gengo) fut officiellement adoptée en 1889 en même temps que la nouvelle Constitution. Le système instaurait un temps japonais parallèle au temps du reste du monde. A titre posthume, le monarque est désigné par le nom de son ère : ainsi, l’empereur Hirohito (décédé en 1989) est-il devenu l’empereur Showa (nom de l’ère de son règne).

A la suite de la défaite de 1945, la loi sur la maison impériale a été abrogée et une nouvelle version ne contenait aucune référence au système de gengo ; celui-ci s’est donc trouvé sans fondement juridique. Les appels à son abolition se sont multipliés. En 1979, une loi l’a légalisé.

Les actes administratifs sont datés en fonction de l’ère impériale. Ainsi, l’année 2019 est-elle la 31e année de l’ère actuelle, Heisei (La paix en devenir) qui a débuté avec l’accession au trône de l’empereur Akihito à la suite du décès de son père, Hirohito, le 7 janvier 1989. Par commodité est utilisée aussi une double datation : c’est le cas des journaux qui portent la date du calendrier grégorien avec entre parenthèses celle de l’ère impériale.

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