Le premier ministre du Liban annonce sa démission au 13e jour de la contestation

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Cette démission n’implique pas automatiquement des élections anticipées. Selon la Constitution libanaise, le président de la République peut désigner une autre personnalité sunnite pour constituer un nouveau gouvernement.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 16h31, mis à jour à 16h35

Temps de Lecture 2 min.

Saad Hariri lors de l’annonce de sa démission, le 29 octobre 2019 à Beyrouth.
Saad Hariri lors de l’annonce de sa démission, le 29 octobre 2019 à Beyrouth. – / AFP

Le premier ministre libanais, Saad Hariri, a annoncé mardi 29 octobre qu’il allait présenter la démission de son gouvernement, au 13e jour d’un soulèvement populaire marqué par de nouveaux heurts dans les rues de Beyrouth.

Son intervention a été accueillie par les vivats de la foule qui l’écoutait en direct dans plusieurs lieux de rassemblement, avant que ne retentisse l’hymne national – An-nasid al-wataniyy al-lubnani – repris à pleins poumons par les manifestants. Des feux d’artifice ont été aussitôt tirés dans Beyrouth tandis que des voitures sillonnaient la ville klaxons hurlants en signe de victoire.

M. Hariri, 49 ans, a fait savoir qu’il allait se rendre au palais présidentiel de Baabda pour présenter cette démission décidée « face à la volonté de nombreux Libanais qui sont descendus dans la rue pour réclamer le changement ». Lors de sa très brève allocution télévisée, il a appelé « tous les Libanais à privilégier l’intérêt du Liban (…) à protéger la paix civile et à prévenir toute détérioration de la situation économique ».

Pas d’élections anticipées automatiques

La démission du gouvernement n’implique pas automatiquement des élections anticipées : selon la Constitution libanaise, si le président de la République accepte le départ de Saad Hariri, il peut désigner une autre personnalité sunnite, à son tour chargée de constituer un gouvernement.

Les participants au soulèvement populaire réclament, eux, un changement de classe politique par la nomination d’un gouvernement de transition, constitué de technocrates, et l’annonce d’élections anticipées. Les manifestants sont aussi favorables à un changement en profondeur du système politique libanais, notamment la fin du partage confessionnel tel qu’il existe actuellement.

Après cette annonce, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, a estimé que cette démission « aggrave la crise », avant de préciser les deux convictions de la France : « Tout faire pour garantir la stabilité des institutions et l’unité du Liban (…) et écouter la voix de la population. »

Taxe WhatsApp

Juste avant son discours, des heurts avaient éclaté à Beyrouth où des dizaines d’assaillants ont détruit les tentes érigées par les manifestants, prenant des chaises pour projectiles et attaquant avec des bâtons ceux qui n’avaient pas fui à leur approche.

Les manifestants avaient réussi dimanche une démonstration inédite de force et d’unité en formant une chaîne humaine du nord au sud du pays, sur 170 km de long. La presse y a vu le symbole d’une mobilisation sans précédent, par son ampleur et son harmonie, dans l’histoire du Liban.

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La colère populaire a explosé le 17 octobre après l’annonce d’une nouvelle taxe sur les appels avec la messagerie WhatsApp. La rapide annulation de la mesure n’a pas empêché la révolte de gagner l’ensemble du pays, de Tripoli dans le nord à Tyr dans le sud. Ce nouvel impôt a été annulé, mais la colère n’est pas retombée, la foule réclamant une démission en bloc d’un gouvernement jugé incompétent et corrompu. Durant tout le soulèvement, les manifestants ont privilégié les mêmes slogans : « Révolution, révolution ! », « Tous, cela veut dire tous ! », et « Le peuple veut la chute du régime ! ».

L’actuel gouvernement est le troisième dirigé par M. Hariri à tomber, depuis son accession au pouvoir, en 2009. Longtemps soutenu par l’Arabie saoudite, il est le fils du milliardaire et ancien premier ministre Rafic Hariri, assassiné en 2005.

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