La Turquie laissée à l’écart du raid américain contre Al-Baghdadi

0
117

[ad_1]

L’endroit où se cachait le chef de l’EI, qui a été tué dimanche par les forces spéciales américaines, était situé dans une zone contrôlée par des milices syriennes soutenues par Ankara.

Par Publié aujourd’hui à 11h01, mis à jour à 11h49

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Des soldats turcs (à droite) et d’autres combattants d’opposition soutenus par la Turquie, le 23 octobre, à Ras Al-Aïn, au nordest de la Syrie.
Des soldats turcs (à droite) et d’autres combattants d’opposition soutenus par la Turquie, le 23 octobre, à Ras Al-Aïn, au nordest de la Syrie. Ugur Can / AP

Malgré les remerciements adressés par le président américain Donald Trump à la Turquie, dimanche 27 octobre, le jour où les forces spéciales américaines ont tué Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef de l’organisation Etat islamique (EI), la coopération avec l’allié turc semble avoir été réduite à sa plus simple expression. Ankara a été tenue à l’écart de la conduite de l’opération secrète menée par les Américains à Barisha, au nord-ouest de la Syrie, dans une zone théoriquement contrôlée par l’armée turque, à quelques kilomètres de la frontière syro-turque.

Lire aussi Al-Baghdadi : ses derniers instants filmés, son corps immergé, deux prisonniers capturés

Dans un communiqué publié dimanche, le président Recep Tayyip Erdogan n’a pas fait d’allusion particulière à l’implication de son pays dans l’opération. « La mort du leader de Daech [acronyme de l’EI] marque un tournant dans notre lutte conjointe contre le terrorisme », a-t-il écrit dans un Tweet.

« Nos militaires et nos services de renseignement ont été en contact avec leurs homologues américains à ce sujet, ils se sont coordonnés », a cherché à rassurer, lundi, le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin. En réalité, la Turquie a été informée de l’opération au dernier moment. ll n’y a pas eu coopération, plutôt une « déconfliction », quand les militaires se préviennent pour ne pas risquer de se tirer dessus.

Le choix d’Erbil ne se justifie pas

Encore plus surprenant, les hélicoptères américains qui ont mené le raid n’ont pas décollé de la base d’Incirlik, dans la région d’Adana, au sud de la Turquie, là où les Américains ont toute leur logistique, mais d’Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien où le général américain Robert White, responsable des forces opérationnelles en Irak et en Syrie, s’est rendu samedi pour une rencontre avec le premier ministre, Masrour Barzani.

D’un point de vue opérationnel, le choix d’Erbil ne se justifie pas. Son aérodrome est situé à plus de 700 kilomètres de Barisha, le village aux abords duquel Baghdadi a été retrouvé et tué, tandis qu’Incirlik est bien plus proche, à 200 kilomètres environ.

Situé au nord d’Idlib, Barisha est par ailleurs contrôlé par des milices islamistes syriennes soutenues par la Turquie. Le hameau où séjournait Baghdadi se trouve à environ 12 kilomètres par la route du poste frontière de Bab al-Hawa qui marque l’entrée dans la province turque du Hatay.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Syrie, dans une prison de djihadistes coupés du monde

Des troupes turques sont également présentes à Idlib, avec douze postes d’observation disséminés du nord au sud de la province rebelle. Leur présence est le résultat d’un accord conclu avec la Russie en 2018 selon lequel Ankara est censé contrôler la « zone de désescalade » mise en place dans la province, par le biais de ses postes d’observation.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: