En Europe, les investissements chinois reculent, la défiance monte

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Selon les cabinets Rhodium Group et Merics, les emplettes des groupes chinois dans l’Union européenne ont baissé de 40 % en 2018. L’Europe soumet ces opérations à un contrôle réglementaire accru.

Par Marie de Vergès Publié aujourd’hui à 06h29, mis à jour à 06h29

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AUREL

C’est un fabricant de machines-outils caractéristique du Mittelstand, ce réseau allemand de sociétés de taille intermédiaire ultra-performantes. Mais Leifeld Metal Spinning a la particularité d’être la première entreprise germanique – et même européenne – dont le rachat par un groupe chinois, Yantai Taihai, s’est heurté à un veto gouvernemental.

L’interdiction, formulée par Berlin en août 2018, pourrait symboliser le virage d’une Europe de plus en plus défensive vis-à-vis des appétits chinois. Au point de dissuader les entreprises du géant asiatique de venir faire leurs emplettes sur le marché européen ?

En 2018, les investissements de la Chine dans l’Union européenne (UE) ont continué à décliner fortement, selon une étude des cabinets Rhodium Group et Mercator Institute for China Studies (Merics) publiée mercredi 6 mars. A 17,3 milliards de dollars (15,3 milliards d’euros), ils ont diminué de 40 % depuis l’année précédente et de plus de 50 % comparé au pic de 2016 où la fièvre acheteuse des groupes de l’empire du Milieu avait atteint 37 milliards de dollars. La même tendance s’observe ailleurs dans le monde. Aux Etats-Unis, les investissements chinois ont même chuté de 95 % entre 2016 et 2018 !

La volonté de Pékin

Ce net recul traduit avant tout la volonté de Pékin, depuis fin 2016, de mieux contrôler une déferlante d’acquisitions jugée « irrationnelle ». Les autorités chinoises ont imposé aux entreprises des restrictions drastiques pour freiner les sorties de capitaux. Mais, selon l’étude de Rhodium et Merics, ce repli reflète aussi le « contrôle réglementaire accru » auquel se livrent les pays ciblés par ces investissements.

Le phénomène est planétaire. Les Etats-Unis deviennent un terrain de chasse de plus en plus fermé pour les groupes chinois. Même en Asie, la défiance monte à l’égard des investissements réalisés dans le cadre de la stratégie chinoise des « nouvelles routes de la soie ». Le Vieux Continent s’inscrit donc dans cette dynamique globale. En février, le Parlement européen a adopté un nouveau règlement pour mieux surveiller les investissements étrangers, visant la Chine sans la nommer.

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La proposition en avait été faite par la Commission de Jean-Claude Juncker à peine dix-huit mois plus tôt. « Il s’agit d’un cas d’étude d’une régulation négociée et adoptée à la fois rapidement et efficacement par les Etats-membres », salue Agatha Kratz, analyste chez Rhodium et l’une des auteurs de l’enquête. « En deux ans, il y a eu énormément de changements, beaucoup plus qu’au cours des dix années précédentes », poursuit-elle.

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