« Le nouveau président argentin doit rapidement surmonter les divisions internes »

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Pour faire face à une situation économique et sociale dégradée, Alberto Fernandez, péroniste centriste élu à la tête du pays dimanche 27 octobre, devra constituer « un gouvernement de large base », estime l’économiste, dans une tribune au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 06h30 Temps de Lecture 4 min.

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Tribune. Alberto Fernandez, le candidat péroniste du Frente de todos (Front de tous), s’est imposé comme prévu, lors du premier tour de l’élection présidentielle de l’Argentine qui s’est tenu dimanche 27 octobre. Il devra relever des défis de taille dans un pays empêtré dans une grave crise économique et sociale. Un pays qui, de surcroît, est un « habitué » des crises et perçu de l’extérieur, comme bloqué et peu fiable, en raison de sa conflictualité interne exacerbée et d’incidents répétés de paiements extérieurs. Cette perception résulte, en effet, de deux facteurs étroitement liés.

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En premier lieu, l’Argentine se caractérise par l’absence de compromis socio-institutionnels stables qui puissent donner cohérence et viabilité sur le long terme au processus de développement. Cela est le fruit de l’affrontement permanent, depuis près d’un siècle, entre deux blocs antagonistes. D’une part, un bloc socioéconomique « libéral-ouverturiste » dont le projet a été porté tout récemment par le gouvernement de l’actuel président, Mauricio Macri ; il comporte notamment la recherche des prix relatifs les plus favorables aux exportations agricoles et agroalimentaires constituant le point fort de la spécialisation internationale du pays, et une ouverture économique censée attirer des capitaux étrangers. D’autre part, un bloc « national-développementiste », associé aux orientations des gouvernements du péronisme « traditionnel » des années 1940-1950. Et plus récemment, entre 2003 et 2015, ceux de Nestor et de Cristina Kirchner, qui, à partir d’un rôle très actif de l’Etat, visent le renforcement du marché domestique et un développement industriel plus autocentré.

« L’incapacité de constituer des coalitions politiques à même de mettre en œuvre une stratégie de développement est une explication décisive de l’énigme argentine »

En second lieu, un des traits marquants de l’Argentine est une persistante contrainte extérieure qui empêche l’économie de croître à un rythme soutenu. D’où les crises récurrentes de financement extérieur associées aux déficits de la balance des paiements courants et leurs conséquences en termes de dévaluation, d’inflation chronique et élevée, d’intensification des luttes en matière de répartition des revenus et de dollarisation des portefeuilles et des transactions, qui ont été à la base de comportements spéculatifs, court-termistes. Les résultats sont clairs : entre 1975 et 2018, l’Argentine a connu une croissance de 1,9 % par an, contre un peu plus de 3 % en Amérique latine à la même période.

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