Après la réélection d’Evo Morales, la Bolivie reste divisée

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Partisans et adversaires du président bolivien ont mobilisé leurs troupes, lundi. Une trentaine de personnes ont été blessées lors des manifestations dans le pays.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 03h40

Temps de Lecture 2 min.

Des affrontements ont éclaté entre les partisans d’Evo Morales, ceux du candidat Carlos Mesa et la police à La Paz, lundi 28 octobre.
Des affrontements ont éclaté entre les partisans d’Evo Morales, ceux du candidat Carlos Mesa et la police à La Paz, lundi 28 octobre. DANIEL WALKER / AFP

Huit jours après la réélection controversée d’Evo Morales, partisans et adversaires du président bolivien ont mobilisé leurs troupes dans les rues du pays, et désormais de la capitale, lundi 28 octobre.

Les opposants au président avaient prévenu qu’ils feraient de cette semaine un moment décisif, répondant à l’appel de Carlos Mesa, le candidat libéral battu, à envahir la capitale. La contestation a donc gagné La Paz : dès le matin, des riverains ont dressé des barricades pour entraver la circulation dans le sud de la ville, à Achumani, sur l’une des artères principales, entraînant des échauffourées entre chauffeurs de bus et manifestants d’opposition, selon des médias boliviens.

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De nombreux partisans d’Evo Morales s’étaient également mobilisés. Le président socialiste âgé de 60 ans, au pouvoir depuis 2006 et réélu dès le premier tour pour un quatrième mandat, avait averti que l’opposition préparait « un coup d’Etat ».

« C’est le dernier jour pour eux demain », a déclaré lundi soir Evo Morales lors d’un discours devant une assemblée de plusieurs milliers de personnes, dans la ville voisine de La Paz, El Alto. « Ils ont décidé de se rassembler et d’encercler le palais présidentiel. Je ne sais pas si c’est de la violence ou non, mais je suis sûr que les mineurs, les ouvriers du pétrole, les paysans, les ouvriers des usines, les syndicats vont défendre la politique du gouvernement. »

« Nous allons continuer les mobilisations démocratiques et pacifiques », a de son côté assuré Carlos Mesa. « C’est ou la prison ou la présidence », a-t-il ajouté lors d’une gigantesque manifestation sur une autoroute au sud de La Paz.

« Une lutte pour le récit » de cette élection

Plus de 30 blessés ont été décomptés dans trois villes du pays, à commencer par Santa Cruz où les incidents ont été les plus violents, dont un grièvement atteint par balle, selon un responsable local de la santé publique. Quatre personnes ont été blessées à Cochabamba, selon le quotidien Opinion, et une autre à La Paz, rapportaient les médias boliviens.

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Toute la journée de lundi, des détonations ont fait trembler les vitres des immeubles de La Paz : des milliers de mineurs acquis au président ont défilé en faisant éclater de petits explosifs. Leur cortège, dans lequel on apercevait de nombreux drapeaux andins, le whipala, ainsi que des Boliviennes en jupes traditionnelles amérindiennes, coiffées du « bombin », était sifflé par les « cols blancs » qui sortaient de leurs bureaux et invectivaient depuis le trottoir les manifestants.

Dans d’autres quartiers, derrière des barricades faites de palettes, de gravats ou de meubles, partisans et détracteurs d’Evo Morales se sont affrontés, portant souvent des casques, armés de bâtons, se lançant des pierres, selon les images des télévisions. La police répliquait par des jets de gaz lacrymogènes.

« C’est une lutte pour le récit entre ceux qui disent nous avons gagné de manière écrasante et ceux qui disent il y a eu fraude », analysait Sebastian Urioste, docteur en science politique en France, de retour d’une mission d’observation en Bolivie. « Il y a aussi une lutte pour l’occupation de l’espace public et pour empêcher l’autre de se mobiliser. Chacun essaye de démontrer à l’autre qu’il est le plus fort. »

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