Avec la mort d’Al-Baghdadi, les Kurdes perdent leur ennemi et leur autonomie

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Le commandant des Forces démocratiques syriennes, Mazloum Abdi, met en garde contre les risques de représailles.

Par Publié aujourd’hui à 11h22, mis à jour à 11h27

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A Hassake (Syrie), le 27 octobre. Redur Khalil, un commandant des FDS, prend la parole pour revenir sur la mort de Bagdadi.
A Hassake (Syrie), le 27 octobre. Redur Khalil, un commandant des FDS, prend la parole pour revenir sur la mort de Bagdadi. LAURENCE GEAI POUR “LE MONDE”

La nouvelle, non confirmée, mais attendue de la mort d’Abou Bakr Al-Baghdadi était connue depuis quelques heures dimanche 27 octobre au matin quand les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont aligné près de la sortie de la ville frontalière d’Amouda une vingtaine de leurs véhicules militaires, tous drapeaux dehors. Le délai qui leur avait été imparti le 22 octobre par Moscou et Ankara pour quitter les villes kurdes de la frontière avec la Turquie, sous peine de subir une reprise massive de l’offensive d’Ankara, prendrait fin dans les vingt-quatre heures à venir. Sans dévoiler ce qui se tramait, un cadre du mouvement kurde assurait qu’il s’agissait « d’une bonne nouvelle pour tout le monde, pour la paix, pour l’humanité ».

Face à lui, une file de blindés de fabrication américaine, de pick-up surmontés de mitrailleuses antiaériennes, de camions militaires divers attendait sur le bord de la route, tournant le dos à la frontière turque. Combattants et combattantes arborent des uniformes propres et portent des armes bien huilées. Tandis que l’intervention d’Ankara va entrer dans la troisième semaine, la colonne militaire, qu’on croirait prête pour une parade de victoire, stationne sous le soleil à un peu plus de 10 km de la Turquie.

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Il ne peut s’agir ici de faire la guerre, mais plutôt de mettre en scène un de ses tournants et, si possible, en sauvant la face. Il faut donc marquer le coup en offrant aux caméras des images de retrait ordonné de deux localités frontalières qui seront diffusées quelques heures plus tard, avant qu’une colonne de véhicules de la police militaire russe ne soit vue, roulant dans la direction opposée. Abou Bakr Al-Baghdadi est mort. La parenthèse kurde peut se refermer. A en croire la tournure qu’ont prise les évènements, elle ne serait désormais plus utile à personne.

Et pourtant, à 70 kilomètres de là, au sud des positions prises par les forces proturques, les échos de la guerre se font encore entendre. Dans l’hôpital de Tell Tamer, un volontaire international intégré aux unités de soutien médical des forces kurdes a compté 15 blessés et 4 morts amenés sur place à la suite des combats de la veille avec les groupes armés soutenus par Ankara, dans la région de Ras Al-Aïn. Le jeune homme affirme avoir reçu à l’hôpital des villageois bastonnés par les miliciens proturcs qui, selon lui, « se déchaînent dans la campagne ». Européen du Nord, il fait partie de ces centaines d’étrangers, souvent militants de gauche, à s’engager auprès des FDS, par adhésion à leur projet révolutionnaire.

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