Les Etoiles, mouvement dissident de l’art contemporain chinois

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En 1979, ce collectif défie le pouvoir chinois en réclamant liberté artistique et démocratie politique. La plupart de ses membres finiront par s’exiler, refusant de se soumettre au régime communiste. Une histoire taboue dans ce pays, alors qu’ouvre à Shanghaï une annexe du centre Pompidou.

Par Publié aujourd’hui à 08h13

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Une partie du collectif des Etoiles, en 1980. Au premier rang, Qu Leilei, Li Shuang, Zhong Acheng et Ma Desheng. Au second rang, Wang Keping, Yan Li, Huang Rui et Chen Yansheng.
Une partie du collectif des Etoiles, en 1980. Au premier rang, Qu Leilei, Li Shuang, Zhong Acheng et Ma Desheng. Au second rang, Wang Keping, Yan Li, Huang Rui et Chen Yansheng. Huang Rui

Les Etoiles ne brilleront pas sur Shanghaï. À la demande des autorités locales, les œuvres de ce mouvement fondateur de l’art contemporain chinois devraient sagement rester dans les réserves du Centre Pompidou, à Paris. Pas question, pour le moment, de les exposer dans l’annexe que le musée parisien ouvre ces jours-ci dans la deuxième ville chinoise, et qu’Emmanuel Macron doit inaugurer le 5 novembre.

Aucune rétrospective n’est envisagée non plus à Beaubourg sur ce collectif qui célèbre cette année ses 40 ans – un simple séminaire devait avoir lieu le 15 décembre, mais il a été reporté à janvier. Seule une petite exposition intitulée « Les Etoiles 1979-2019-Pionniers de l’art contemporain en Chine » évoque l’événement à la Maison de la Chine jusqu’au 1er février. A Shanghaï, les lampions de la fête seront alors éteints depuis longtemps et les œuvres, politiquement moins sensibles.

Tout pour déplaire

Il est vrai que dans la Chine de Xi Jinping, les Etoiles ont tout pour déplaire. Plus les années passent, plus leur acte de naissance paraît insensé – en tout cas impossible à réitérer aujourd’hui. Avec ses centaines de caméras de sécurité et ses innombrables policiers en civil, le centre de Pékin est l’un des endroits les plus surveillés au monde, en particulier avant la fête nationale du 1er octobre.

Pourtant, le 27 septembre 1979, c’est là que 23 artistes décident d’organiser une exposition sauvage. À proximité de la Cité interdite, près de 150 œuvres respirant la liberté sont accrochées aux grilles du Musée national des arts, qui avait refusé de leur prêter une salle. La plupart paieront cher cette audace. Certains n’ont, depuis, jamais remis les pieds dans le pays.

Exposition sauvage organisée en 1979 sur les grilles du Musée national des arts de Pékin.
Exposition sauvage organisée en 1979 sur les grilles du Musée national des arts de Pékin. Juergen Frank/Corbis via Getty Images

Mais quarante ans plus tard, ils font l’objet de rétrospectives à l’étranger et quelques-unes de leurs toiles se vendent plusieurs centaines de milliers d’euros. Sans parler du succès d’un petit jeune de la bande, à l’époque plutôt en retrait : Ai Weiwei.

En 1979, Mao est mort depuis trois ans. Dirigée par Deng Xiaoping, la Chine tente de tourner la page de la sinistre Révolution culturelle (1966-1976). Les jeunes instruits, envoyés à la campagne travailler la terre et se faire humilier par les paysans, retrouvent alors une liberté dont ils ont été trop longtemps privés.

Déjà, en 1978, une exposition de peinture consacrée à la vie rurale en France au XIXe siècle a provoqué l’enthousiasme des visiteurs, tant à Shanghaï qu’à Pékin. Il s’agissait d’une première : depuis l’arrivée des communistes au pouvoir en 1949, l’art occidental n’avait plus le droit de cité.

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