Claudia Lopez, la première femme élue maire de Bogota

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La candidate de centre gauche a battu de peu son adversaire libéral, Carlos Fernando Galan. Elle prendra ses fonctions le 1er janvier.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 01h58

Temps de Lecture 3 min.

Claudia Lopez célèbre sa victoire à Bogota, dimanche 27 octobre.
Claudia Lopez célèbre sa victoire à Bogota, dimanche 27 octobre. RAUL ARBOLEDA / AFP

« Nous changeons l’histoire ! » Sans titre, ni fortune, ouvertement lesbienne et réputée incorruptible, Claudia Lopez a battu en brèche les schémas traditionnels de la classe politique colombienne, en devenant dimanche 27 octobre la première femme élue maire de Bogota, la capitale. Lors d’un scrutin serré, cette femme de 49 ans, docteure en sciences politiques, a battu de peu son adversaire libéral, Carlos Fernando Galan, 43 ans.

Candidate d’une alliance entre le Parti vert et le Pôle démocratique (gauche), Claudia Lopez s’est engagée à lutter contre l’insécurité dans la capitale et à mener à bien le projet de métro, dans cette capitale de 7,2 millions d’habitants asphyxiée par les embouteillages et la pollution.

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En l’élisant, les Bogotanais n’ont pas seulement choisi une personnalité politique de centre gauche promettant le changement, mais aussi une opposante déterminée de la droite ultra-conservatrice qui gouverne le pays depuis un peu plus d’un an.

« Je suis lesbienne et cela ne devrait pas importer dans le débat public (…) mais en Colombie, ce n’est pas sans importance », déclarait cette ex-sénatrice à l’Agence France-Presse (AFP) avant le scrutin, déplorant aussi le fait que la victoire d’une femme dans la capitale soit « une nouvelle alors que cela ne l’est pas dans de nombreux pays du monde ».

Ses défauts sont « ses grands attributs »

Pour beaucoup de ses opposants, la future maire, qui prendra ses fonctions le 1er janvier, démontre un caractère trop explosif et, sur les réseaux sociaux, ils l’accusent d’« arrogance ».

Claudia Lopez a demandé à son principal rival de ne pas jouer les victimes, et durant un débat sur le paramilitarisme, elle a accusé l’ex-président Alvaro Uribe, mentor de l’actuel chef de l’Etat Ivan Duque, de fuir « comme une sangsue par les égouts ».

« Je ne laisserai rien de ma vie au placard. Je ne l’ai pas fait en 49 ans et je ne vais pas commencer maintenant (…) Etre femme n’est pas un défaut, être une femme de caractère, ferme, directe, n’est pas un défaut. Etre gay n’est pas un défaut. Etre fille d’une famille modeste n’est pas un défaut », a-t-elle dit.

Pour la journaliste Maria Jimena Duzan, « les mises en cause visant Claudia (…) sont ses grands attributs ». « Claudia a un talent qui sort du moule selon lequel la femme a traditionnellement fait de la politique dans cette société patriarcale », a-t-elle souligné.

Un exil après une enquête sur les législatives de 2002

Fille d’un agriculteur et d’une professeure, la future maire de la capitale a grimpé les échelons de la politique à coups d’« éducation et discipline ». « Ma mère a été la première femme de sa famille à accéder à l’enseignement supérieur (…) Cela a changé sa vie et la mienne », estime-t-elle.

Durant sa carrière, Claudia Lopez a également été consultante pour les Nations unies et a publié le résultat d’investigations dans plusieurs médias. Lors de la présidentielle de 2018, elle s’était présentée pour le mandat de vice-présidente, au côté du centriste Sergio Fajardo.

Son nom avait retenti pour la première fois sur la scène politique colombienne lorsqu’après une enquête sur les élections législatives de 2002, elle avait mis à jour les relations entre certains hommes politiques et les paramilitaires d’extrême droite, ce qui lui avait valu de devoir s’exiler.

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La victoire historique de Claudia Lopez survient en pleine polarisation d’un pays dirigé par une droite hostile à l’accord de paix qui a permis le désarmement de la puissante guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), reconvertie depuis en parti politique. Bien que distante de « l’agenda du passé » du président Duque, elle s’est dit prête à travailler avec le gouvernement national. « Si Bogota se paralyse, la Colombie se paralyse. Si Bogota se développe (…) elle fait avancer la Colombie. Et en ce moment, c’est la Colombie qui passe par un mauvais moment. »

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