Alexia Daval : 2 ans après, le crime de Jonathann est inexpliqué et incohérent

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C’est une journée, une de plus, sans Alexia. Mais, par sa portée symbolique, une journée plus douloureuse encore pour les proches de cette jeune femme de 29 ans, tuée il y a tout juste deux ans par son mari Jonathann Daval dans leur pavillon de Gray-la-Ville (Haute-Saône), dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017. « Avec Jean-Pierre, il ne se passe pas un jour sans qu’on pleure, soupire Isabelle Fouillot, maman de la victime. Dès qu’on voit une petite blondinette dans la rue, dès qu’on passe devant leur maison, que Noël arrive, un anniversaire… tout nous ramène à Alexia. » Et de répéter ces mots, si simples, si évidents : « Elle nous manque. »

Très digne dans son chagrin, la famille d’Alexia n’en reste pas moins déterminée à obtenir toute la vérité sur sa mort et, surtout, les motivations de Jonathann Daval. « Sur la forme, on sait que c’est lui. Mais sur le fond, on a encore tellement de questions… Il déroule son petit scénario », suspecte Isabelle Fouillot au sujet de ce gendre qu’elle a longtemps cru idéal.

L’informaticien de 35 ans, d’allure si douce, a bien reconnu avoir supplicié son épouse, mis en scène sa pseudo-disparition et tenté de brûler son corps… mais au prix de multiples revirements et d’une imposture initiale de trois mois, quand Jonathann pleurait son épouse, soi-disant volatilisée durant un jogging. Il y eut ensuite les aveux, timides et vite reniés. Puis cette improbable hypothèse d’un complot familial, ourdi par Grégory Gay, l’autre gendre des Fouillot.

«Il avait vraiment la volonté de tuer»

Une aberration, qui volera en éclat lors d’une confrontation intense en émotions, en décembre 2018. « C’est un homme solide, et aussi grotesque qu’ait été cette accusation, il faut imaginer ce que c’est que de voir son nom accolé à une telle ignominie, rappelle Me Gilles-Jean Portejoie, l’avocat de Grégory Gay et de son épouse Stéphanie, la sœur d’Alexia. Nous ne doutons pas que la juge d’instruction ira jusqu’au bout de ce dossier et éclairera les dernières zones d’ombre sur le terrain de la complicité et de la préméditation avant d’arriver au procès. »

En juin dernier, une reconstitution au domicile du couple puis dans un bois de Velet, une commune située à quelques kilomètres où le corps de la jeune banquière avait été retrouvé partiellement carbonisé avait permis d’obtenir de nouveaux aveux. Jonathann avait alors reconnu pour la première fois avoir brûlé le corps, et précisé ses gestes : Alexia a reçu cinq à dix coups de poing au visage, avant d’être étranglée durant quatre longues minutes.

« Il avait vraiment la volonté de tuer », lâche Isabelle Fouillot, qui n’arrive toujours pas à « intégrer tant d’horreur ». Ni à croire au mobile invoqué : une dispute au motif qu’Alexia, qui désirait tomber enceinte et suivait pour cela un lourd traitement, a réclamé une relation sexuelle. « On sait que ce soir-là précisément, c’est impossible », précise sa maman, inquiète aussi de molécules dangereuses retrouvées dans le corps de sa fille, i ssus de médicaments interdits ou qui ne lui avaient pas été prescrits.

Interrogations sur la provenance des médicaments

Jonathann a-t-il pu mûrir son projet en amont ? « Quand je l’ai vu charger le corps dans la voiture, sans hésitation ni humanité, à la reconstitution, je me suis dit que ça ne collait décidément pas avec une mort involontaire », appuie Grégory Gay, qui s’interroge sur la provenance de ces médicaments. « Alexia appelait Stéphanie pour lui demander conseil et savoir si elle pouvait prendre ne serait-ce qu’un anti-inflammatoire, au cas où elle serait déjà enceinte… Je la vois mal raccrocher et avaler ensuite des médicaments dix fois plus puissants ! » s’étonne-t-il.

Sa belle-mère, elle se souvient de l’attitude étrange de Jonathann à ce sujet, alors même qu’Alexia était encore portée disparue. « Chez eux, sans raison, il s’est précipité pour nous montrer un tiroir rempli de médicaments », décrit Isabelle Fouillot.

« Un jour, j’avais Alexia au téléphone, et elle m’a semblé complètement ivre… le lendemain, elle ne se souvenait de rien. Avait-elle absorbé quelque chose sans le savoir ? » s’interroge-t-elle. Et de souligner, aussi, la perte de poids importante d’Alexia, les derniers mois avant sa mort. Des analyses sont toujours en cours pour affiner les résultats sur les quantités de médicaments que la victime a absorbé.

La prétendue tentative de suicide de Jonathann

Au chapitre des incohérences, Grégory Gay relève aussi cette prétendue tentative de suicide de Jonathann, dans la nuit, après le meurtre. « S’il avait ingéré tout ce qu’il a dit, on l’aurait retrouvé dans le coma au matin, pas en train de parcourir Gray pour se créer un alibi. »

A-t-il agi seul ? Si aucune preuve n’a été rapportée à ce jour, la question hante encore la famille Fouillot… « Peut-être s’est-il au moins confié à son entourage… Il a quand même porté un mensonge énorme durant trois mois », souligne Grégory Gay.

« On ne peut plus croire sa seule parole, c’est pourquoi nous irons au procès sans trop attendre de lui. Même s’il tente encore de garder un lien affectif avec nous, relève Isabelle Fouillot. À la reconstitution, il me demandait des nouvelles de leur chat, Happy. C’était complètement déplacé », regrette celle qui voudrait « remonter le temps ». « J’aimerais tellement qu’Alexia ne l’ait jamais rencontré… »

Notre Chronologie

27 octobre 2017. Alexia et Jonathann Daval dînent en famille chez les parents de la jeune femme.

28 octobre 2017. Jonathann signale la disparition de sa femme, partie, selon lui, faire un jogging.

30 octobre 2017. Le corps partiellement calciné d’Alexia est retrouvé dans un bois. Elle a été rouée de coups mais n’a pas subi d’agression sexuelle.

30 janvier 2018. Jonathann Daval reconnaît le meurtre et avoir mis en scène la disparition.

27 juin 2018. L’informaticien change de version, accuse son beau-frère d’avoir étranglé Alexia, et évoque un complot de sa belle-famille.

7 décembre 2018. Lors d’une confrontation réclamée par la famille, Jonathann craque face à sa belle-mère et revient à la première version de ses aveux.

17 juin 2019. Lors de la reconstitution, le mari d’Alexia reconnaît l’avoir durement frappée, étranglée, et, pour la première fois, avoir mis le feu à son cadavre.

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