Représentation féminine: Maurice loin d’autres pays africains en termes de candidates aux élections

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Trois petites sœurs venues accompagner leur mère, une supportrice, le jour du Nomination Day, à l’école Jean Lebrun, à Port-Louis. Leur génération aura-t-elle plus de chance d’être mieux représentée ?

 

Trois petites sœurs venues accompagner leur mère, une supportrice, le jour du Nomination Day, à l’école Jean Lebrun, à Port-Louis. Leur génération aura-t-elle plus de chance d’être mieux représentée ?

 

Lors de la présentation des candidats de l’Alliance Morisien le 18 octobre, au Sun Trust, le Premier ministre adjoint, Ivan Collendavelloo, s’adressant à la presse, n’a pas hésité à blâmer l’opposition en ce pour le nombre restreint de femmes qui se portent candidates aux élections. «Ce nombre est insuffisant. Il y a des efforts à faire. Il est regrettable que l’opposition n’ait pas voté la loi sur la réforme électorale, ce qui aurait permis à plus de femmes d’accéder au Parlement !»

Les trois principaux partis ou alliances de partis ont chacun présenté 12 femmes aux législatives. Cela représente 20 % des candidats, bien loin des 30 % affichés par la classe politique locale. Maurice est, sur ce plan, un des mauvais élèves en Afrique.

Rappelons que la réforme électorale n’a pas eu le soutien de l’opposition en décembre 2018 car elle rassemblait en un seul projet de loi des sujets qui fâchent ou qui font débat : le maintien du système First Past The Post, l’introduction d’une dose de proportionnelle, la révision du Best Loser System, entre autres, tout en y agglomérant l’élimination de l’obligation pour un candidat de déclarer son appartenance ethnique ou, encore, une meilleure représentativité des femmes sur les listes électorales.

Droit international

Le droit des femmes de participer aux affaires publiques est inscrit dans le droit international à l’article 21 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, à l’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ainsi qu’à des articles d’autres traités, tels que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et la Convention relative aux droits des personnes handicapées.

«Ces articles exposent les éléments clés du droit de participer aux affaires publiques, y compris ceux qui concernent non seulement de véritables élections, mais également une multitude de façons dont les citoyens peuvent et doivent participer à la gouvernance de leur pays», explique Amar Mahadew, chef du département de droit et maître de conférences à l’université de Maurice.

Il ajoute que le Protocole de Maputo prévoit, à l’article 9, que les États prennent des mesures positives spécifiques pour promouvoir la gouvernance participative et la participation égale des femmes à la vie politique de leur pays.

Action positive

Cela peut se faire par le biais d’une action positive, mettant en œuvre une législation nationale et d’autres mesures pour faire en sorte que les femmes participent sans discrimination à toutes les élections ; soient représentées à égalité à tous les niveaux avec les hommes dans tous les processus électoraux ; soient des partenaires égales avec les hommes à tous les niveaux de développement et de mise en œuvre des politiques de l’État et des programmes de développement.

«Bien que le droit international ne prévoie aucune proportion ou nombre exact de femmes candidates, ce qui est laissé à la discrétion des États souverains, il ne fait aucun doute qu’une dose d’égalité et de justice doit être appliquée par les partis politiques», ajoute Amar Mahadew.

Perspectives et intérêts

Selon lui, 12 candidates sur 60 pour tous les partis politiques traditionnels sont loin de l’objectif recherché. «Il doit être clair que le cadre juridique international définit l’importance de la participation des femmes à la vie politique. L’État mauricien, qui participe à la plupart des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, est légalement tenu de respecter les dispositions renforçant la participation des femmes à la vie politique

Un avis que partage Ashwanee Budoo, chercheuse en droits de l’homme, basée au Centre for Human Rights à l’université de Pretoria, en Afrique du Sud. «Les femmes offrent des perspectives et des intérêts différents dans le processus de prise de décision, de leurs expériences uniques souvent négligées en raison de leur sous-représentation aux postes politiques et décisionnels. Les États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’emploient activement à assurer une représentation égale des hommes et des femmes aux postes de responsabilité et de décision à tous les niveaux

Selon son analyse, un certain nombre de pays, dont l’Afrique du Sud, l’Angola, le Mozambique et la Namibie, comptent en moyenne plus de 30 % de femmes dans les chambres haute et basse de leur Parlement. Au Lesotho, 58 % des postes de gouvernements locaux sont occupés par des femmes. Un certain nombre de pays ont légiféré sur des quotas minimaux pour la représentation des femmes dans les parlements. Des étapes que Maurice n’a pas encore franchies.

Discrimination

«L’article 12 du Protocole de la SADC sur le genre et le développement stipule que les États parties s’efforceront d’avoir, d’ici à 2015, au moins cinquante pour cent des postes de décision dans les secteurs public et privé occupés par des femmes, notamment par le recours à la discrimination positive», ajoute Ashwanee Budoo.

Selon elle, l’intérêt est là. Car si cela n’avait pas été le cas, le gouvernement mauricien n’aurait alors pas modifié les lois relatives aux élections locales, pour faire en sorte qu’au moins un tiers des candidats d’un parti politique aux élections régionales soit des femmes.

«Cependant, en ce qui concerne les élections générales, le gouvernement ne semble pas croire en la parité en matière de candidature. Il est grand temps que les électeurs insistent pour qu’un nombre égal d’hommes et de femmes soient candidats aux élections générales», explique la jeune femme.


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Lexpress

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