Un lieu dans l’actu : l’Institut kurde de Paris

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Cette fondation abrite une bibliothèque petite mais réputée, qui reçoit un soutien considérable depuis le début de l’offensive turque dans le nord de la Syrie.

Par Publié aujourd’hui à 15h10

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Située dans le 10e arrondissement de Paris, cette bibliothèque kurde serait la plus importante du monde occidental.
Située dans le 10e arrondissement de Paris, cette bibliothèque kurde serait la plus importante du monde occidental. Elise Toidé pour M Le magazine du Monde

Coordonnées GPS : 48° 52’ 39’’ N 2° 21’04 E

Les coups de fil se sont multipliés ces derniers temps, reconnaît Gérard Gautier, le bibliothécaire de l’Institut kurde de Paris, situé au fond d’une cour du 10e arrondissement, quartier historique d’immigration turque et kurde. Depuis l’offensive décidée par Recep Tayyip Erdogan contre les Kurdes en Syrie le 9 octobre, Gérard Gautier reçoit aussi bien des messages de soutien que des appels de chercheurs et de journalistes de tous les pays. « Il y a un pic d’intérêt quand quelque chose se passe et qu’il y a des morts », note-t-il de façon résignée.

Fondé en février 1983, sous Mitterrand, l’institut est aujourd’hui réputé pour sa collection d’ouvrages. On dit qu’il abrite la plus importante bibliothèque kurde du monde occidental. La pièce ne fait qu’une dizaine de mètres carrés, mais l’établissement dispose d’un entrepôt en région parisienne pour répartir ses 10 000 monographies en 25 langues, ses 2 000 brochures, 10 000 périodiques et 300 cassettes VHS. Certains ouvrages ont plus de 150 ans. Impossible donc de les emprunter. « Si on ne nous les rapporte pas, on ne les retrouvera jamais », explique Gérard Gautier.

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Chercheurs, étudiants ou peintres qui viennent puiser l’inspiration dans de vieilles illustrations doivent consulter sur place. L’occasion de créer des rencontres qui font vivre la culture kurde. Le défi ? Que les jeunes puissent lire dans leur langue et s’intéressent à leurs origines. Sur les étagères, la plupart des œuvres sont des dons de particuliers ou de libraires inquiets. « Beaucoup de personnes nous en envoient par peur qu’elles soient détruites dans leur pays », indique le bibliothécaire. Il pointe du doigt Le Mouvement national kurde, de Chris Kutschera (1979). Sa traduction en turc a été interdite en 2018.

  • Une institution encore fragile

En difficulté en 2015, l’Institut kurde a survécu grâce aux subventions publiques. Aujourd’hui, il reçoit de l’argent de la Mairie de Paris et des ministères des affaires étrangères et de l’éducation nationale, qui complètent les divers dons. Pas de quoi régler tous les problèmes. Il manque de place pour stocker ses livres et ne dispose pas de conditions optimales pour conserver des pages vieilles de plus d’un siècle. Seule la numérisation permet d’éviter des pertes. L’institut aimerait aussi avoir un stand à la prochaine Semaine des cultures étrangères. « Mais c’est sûr que, face à l’Institut Goethe, on ne fait pas le poids », souffle le bibliothécaire.

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