En Ethiopie, au moins quatre morts dans des manifestations contre le premier ministre

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Des partisans du militant Jawar Mohammed sont descendus dans la rue, brûlant des pneus et dressant des barricades dans plusieurs villes.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 10h20

Temps de Lecture 2 min.

Le militant oromo Jawar Mohammed lors d’une manifestation à Addis-Abeba, le 24 octobre 2019.
Le militant oromo Jawar Mohammed lors d’une manifestation à Addis-Abeba, le 24 octobre 2019. STRINGER / AFP

Au moins quatre personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans des manifestations en Ethiopie, mercredi 23 octobre, contre le premier ministre Abiy Ahmed, qui vient d’être récompensé par le prix Nobel de la paix. Jeudi, la situation restait tendue dans plusieurs régions du pays. Des partisans du militant controversé Jawar Mohammed sont de nouveau descendus dans la rue, brûlant des pneus et dressant des barricades dans plusieurs villes.

Rentré en août en Ethiopie, Jawar Mohammed, fondateur du média d’opposition Oromia Media Network (OMN, basé aux Etats-Unis), a accusé les forces de l’ordre d’avoir tenté d’organiser une attaque contre sa personne. Jeudi, il a lancé un appel au calme au cours d’une conférence de presse, tout en renouvelant ses critiques contre les autorités, en présence de plusieurs députés de l’opposition.

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« La police a voulu nous tester, je pense qu’ils ont eu la réponse qui convenait. Nous leur avons montré qu’il était impossible de nous intimider », a lancé Jawar Mohammed. La police a nié les accusations selon laquelle elle aurait tenté d’écarter son service de sécurité pour le fragiliser face à une éventuelle attaque d’adversaires politiques, provoquant un face-à-face tendu à Addis-Abeba entre forces de l’ordre et partisans de l’opposant.

Destructions de biens

Quatre personnes ont été tuées dans les affrontements de mercredi dans la région d’Oromia, selon des sources policières et hospitalières. « Nous avons reçu les corps de deux personnes de l’Oromia », a indiqué sous couvert de l’anonymat un responsable de l’hôpital Saint-Paul à Addis-Abeba.

Par ailleurs, Dejene Muleta, le chef de la police d’Adama, une ville de l’Oromia située au sud-est de la capitale, a précisé à l’agence d’Etat Ethiopian News Agency que les manifestations de mercredi y « ont fait deux morts, 50 blessés et causé d’importants dégâts matériels ». Il n’a pas précisé comment ces personnes avaient été tuées et blessées. Shimeles Abdisa, vice-président de la région, a reconnu que les manifestations avaient fait des morts, se disant « désolé pour les pertes de vies » et mentionnant aussi des destructions de biens.

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Des témoins ont rapporté que l’atmosphère restait tendue à Adama jeudi. « Des actions de protestation ont de nouveau lieu. Les rues sont fermées et personne ne va à l’école. Les gens restent chez eux. Les hôpitaux sont fermés et les gens sont privés de soins », déclarait Tesfay Bekele, un habitant d’Adama. A Addis-Abeba, des partisans de Jawar Mohammed sont descendus dans la rue, en particulier pour monter la garde devant sa résidence. « Des gens sont venus d’au-delà d’Addis-Abeba pour le protéger. J’ai fait 8 km pour venir. Nous n’avons pas confiance dans la police fédérale », a dit l’un d’eux, Ousman Abdulahi.

Haine ethnique

Jawar Mohammed, 32 ans, a joué un rôle clé dans les manifestations antigouvernementales ayant mené à la chute du prédécesseur d’Abiy Ahmed et à la nomination de ce dernier comme premier ministre réformateur issu du groupe ethnique oromo, le plus nombreux d’Ethiopie. Ce militant, qui a 1,7 million d’abonnés sur Facebook, est accusé par ses détracteurs d’inciter à la haine ethnique et de n’avoir pour but que de déstabiliser le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique.

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Les relations entre les deux hommes se sont récemment détériorées, Jawar Mohammed ayant critiqué publiquement plusieurs réformes d’Abiy Ahmed. Ce conflit souligne les divisions au sein de la communauté oromo, avant les élections générales prévues en mai 2020. Abiy Ahmed a reçu au début du mois le prix Nobel de la paix, récompensé comme l’artisan d’une réconciliation spectaculaire avec l’ex-frère ennemi érythréen et le père de réformes susceptibles de transformer en profondeur l’Ethiopie, longtemps livrée à l’autoritarisme.

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