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Mercredi, un groupe d’élus républicains a fait irruption dans une pièce sécurisée dans laquelle la commission du renseignement de la Chambre des représentants devait entendre une responsable du Pentagone.
A chaque nouvelle audition, son lot de révélations. Presque un mois après le début de la procédure de destitution contre Donald Trump, les témoignages devant les commissions d’enquête de la Chambre des représentants apportent leur lot de preuves accablantes contre le président américain.
Paradoxalement, la journée du mercredi 23 octobre s’annonçait plutôt calme sur le front de l’enquête : la seule audition prévue était celle de Laura Cooper, représentante du département de la défense chargée des questions liées à l’Ukraine et à la Russie.
Démarche concertée avec le président
Mais c’était sans compter sur la combativité du président Trump. Mardi, il a reçu une trentaine de membres du Freedom Caucus, un groupe parlementaire représentant l’aile ultra-conservatrice du Parti républicain à la Chambre des représentants.
Lors de cette réunion, ils ont évoqué la situation en Syrie et l’enquête en cours. Selon Bloomberg News, les élus lui « ont fait part de leur intention de prendre d’assaut la salle sécurisée ». Cet espace, c’est le Sensitive Compartmented Information Facility (SCIF), une pièce utilisée pour ces auditions à huis clos devant les membres du Congrès. Jugeant leur idée excellente, Donald Trump leur a même demandé, selon le Washington Post, de « ne pas retenir leurs coups ».
Mercredi, ces élus sont donc passés à l’action. « J’ai conduit trente de mes collègues dans le SCIF où Adam Schiff [président démocrate de la commission du renseignement à la Chambre] recueille des dépositions secrètes pour l’impeachment », a lancé sur Twitter le représentant républicain de Floride Matt Gaetz, un soutien fidèle de Donald Trump. Accusant les démocrates de recourir à des méthodes dignes des soviets, ces parlementaires sont entrés avec leurs téléphones portables dans le SCIF et ont « live tweeté » leur performance.
BREAKING: I led over 30 of my colleagues into the SCIF where Adam Schiff is holding secret impeachment depositions.… https://t.co/tq6LalUrA2
« Le SCIF est conçu pour empêcher les écoutes électroniques et permettre aux membres du Congrès de recevoir des informations hautement classifiées sur la manière dont les Etats-Unis collectent des informations sur leurs adversaires, et sur des opérations de renseignement très sensibles », a expliqué Mieke Eoyang, une ancienne membre du personnel du comité du renseignement de la Chambre et aujourd’hui experte en sécurité nationale au groupe de réflexion Third Way à Washington. L’action des élus républicains s’est donc faite au mépris des règles de sécurité de la Chambre.
Par ailleurs, Adam Schiff a été contraint d’appeler le sergent d’armes de la Chambre, responsable du maintien de l’ordre et du décorum à la Chambre, rapporte le Washington Post. Selon un enregistrement audio diffusé sur Twitter par Alex Mooney, un élu républicain, Adam Schiff a même fini par quitter la salle car, selon lui, « il refusait que l’audition se déroule de manière transparente ».
BREAKING–> My report from inside the SCIF hearing room where we are exposing Adam Schiff’s secret so-called impeac… https://t.co/CWGpZbvULL
Les « manifestants » ayant investi la salle n’avaient pourtant aucune raison d’être là. Ils ne sont membres d’aucune des trois commissions de la Chambre chargées de l’enquête que sont le Comité du renseignement (House Intelligence Committee), le Comité de surveillance et de réforme (House Committee on Oversight and Reform) et le Comité des affaires étrangères (House Committee on Foreign Affairs).
Trump et ses partisans à court d’arguments
Les auteurs de ce coup d’éclat feignent d’ignorer que quarante-sept élus républicains sont présents dans ces commissions, participent à l’enquête et ont accès aux pièces qui y sont versées. Dans une lettre adressée à Adam Schiff, les républicains ont notamment demandé que le lanceur d’alerte à l’origine de l’enquête témoigne publiquement. Ils ne se privent pas non plus d’interroger les témoins.
Dans son éditorial, le New York Times estimait que tout ce « cirque (…) visait à délégitimer l’enquête que M. Trump et ses défenseurs ont présentée comme partisane ». Sans réels arguments pour se défendre, les républicains et le président en sont réduits à présenter Donald Trump comme une victime. « C’est tout ce qu’il leur reste », assène le quotidien. L’action, très médiatique, n’aura finalement pas empêché l’audition de Laura Cooper, avec près de cinq heures de retard. Et jeudi, Donald Trump s’est fendu d’un Tweet remerciant les élus républicains pour leur intervention.
Le Washington Post spécule que la Chambre pourrait rendre publiques les charges contre Donald Trump à la mi-novembre et voter son inculpation. La procédure passerait au Sénat, à majorité républicaine, pour le « procès » du président.
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