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Le dictateur espagnol reposait jusque-là dans un mausolée monumental. Le président du gouvernement, Pedro Sanchez, avait fait de ce transfert une priorité.
Le dictateur Francisco Franco, qui a dirigé l’Espagne d’une main de fer de 1939 jusqu’à sa mort, en 1975, a été exhumé jeudi 24 octobre au matin de son mausolée monumental situé près de Madrid.
Les télévisions espagnoles ont suivi en direct les événements, à l’extérieur du bâtiment. Le processus d’exhumation de la tombe a commencé avant 11 heures, en présence de vingt-deux membres de la famille du dictateur. Le gouvernement était représenté pour sa part par la ministre de la justice, Dolores Delgado.
200 nostalgiques au cimetière de Mingorubbio
Le cercueil dans lequel repose la dépouille embaumée de Francisco Franco est sorti de la basilique du mausolée vers 12 h 55, porté par huit membres de sa famille.
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Les descendants du vainqueur de la sanglante guerre civile (1936-1939) ont crié « Vive l’Espagne » en plaçant dans le corbillard le cercueil, transféré ensuite par hélicoptère au cimetière de Mingorubbio, dans le nord de Madrid, où repose l’épouse du dictateur. Environ 200 nostalgiques l’y attendaient malgré l’interdiction d’une manifestation par les autorités.
Un office religieux sera célébré dans ce cimetière, notamment par le fils du lieutenant-colonel Antonio Tejero, l’auteur d’une tentative de coup d’Etat le 23 février 1981 dans le Parlement espagnol, où il avait fait irruption revolver au poing.
Le président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, a, dès son arrivée au pouvoir, en juin 2018, fait du transfert de la dépouille du « Caudillo » une priorité, pour que le mausolée du Valle de los Caidos ne puisse plus être un « lieu d’apologie » du franquisme.
C’est « une grande victoire de la dignité, de la mémoire, de la justice et de la réparation, et donc de la démocratie espagnole », a-t-il dit.
Manifestation interdite
Promise pour l’été 2018, l’opération a été retardée de plus d’un an par les recours en justice successifs des descendants du dictateur. Les héritiers de Franco ont mené une guérilla judiciaire et ont même tenté de le faire enterrer dans la cathédrale de l’Almudena, en plein centre de Madrid, où gît la fille du dictateur, mais ils se sont heurtés au refus de la justice. Le 25 septembre, la Cour suprême espagnole a rejeté le dernier recours déposé par la famille.
A moins de trois semaines des législatives du 10 novembre – qui seront les quatrièmes en quatre ans – les détracteurs de M. Sanchez, à droite comme à gauche, accusent celui-ci de faire de cette exhumation un argument électoral, alors qu’une semaine de manifestations violentes en Catalogne ont mis le socialiste en difficulté. Le leader de la gauche radicale de Podemos, Pablo Iglesias, a ainsi ironisé sur la « momie [de Franco] sortie » juste avant les élections.
30 000 victimes de la guerre civile dans le mausolée
Ordonnée par Franco en 1940 pour célébrer sa « glorieuse croisade » catholique contre les républicains « sans Dieu », la construction du Valle de los Caidos (la vallée de ceux qui sont tombés) a duré près de vingt ans et a été réalisée notamment par des milliers de prisonniers politiques. Ce complexe comprenant une basilique creusée à même la roche est surplombé par une croix de 150 mètres de haut, visible à des dizaines de kilomètres à la ronde.
Au nom d’une prétendue « réconciliation nationale », le « Caudillo » y avait fait transférer les corps de plus de 30 000 victimes de la guerre civile : des franquistes mais aussi des républicains, sortis de cimetières et de fosses communes sans que leurs familles en aient été informées.
Depuis la mort du dictateur, en 1975, sa tombe, située au pied de l’autel de la basilique, y était toujours fleurie.
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