l’« accord Johnson » sur les rails, une victoire d’étape pour les partisans de la dérégulation

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L’aval donné mardi par les députés à la mise en application de l’accord négocié avec l’UE peut, sur le papier, permettre aux ultralibéraux de réaliser leur rêve de créer une sorte de « Singapour sur Tamise ».

Par Publié aujourd’hui à 10h59, mis à jour à 15h25

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A Londres, en octobre 2017.
A Londres, en octobre 2017. TOLGA AKMEN / AFP

Dan Hannan est ravi. Le député européen britannique, idéologue du Brexit, qui travaille depuis des décennies à la sortie de l’Union européenne, estime que l’ambition de sa vie est sur le point de se réaliser. « Pour le Royaume-Uni, c’est le début d’une renaissance nationale, assure-t-il. Dans vingt ans, on regardera en arrière, en se demandant ce qui nous a pris si longtemps pour partir. »

En votant mardi 22 octobre en faveur de l’application de l’accord du Brexit négocié par Boris Johnson avec l’UE, par 329 voix contre 299, les députés britanniques ont, pour la première fois, dégagé une majorité. Ils ont cependant rejeté le processus parlementaire accéléré, nécessitant sans doute de repousser la date du 31 octobre, et des rebondissements demeurent possibles. Mais le Graal semble à portée de main : « D’une façon ou d’une autre, nous quitterons l’UE avec cet accord », estimait Boris Johnson après le vote.

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Cette demi-victoire est celle des tenants d’une certaine vision du Brexit, portée notamment par M. Hannan : dérégulation économique, libre-échange total, ouverture des frontières. « Singapour-sur-Tamise », comme l’ont surnommé ses opposants. Ses partisans, qui ont souvent grandi sous l’ancienne première ministre conservatrice, Margaret Thatcher, adulent la Dame de fer.

Frontières ouvertes au bœuf aux hormones américain et aux OGM

Il s’agit d’une vision très différente de celle de Nigel Farage, autre avocat de longue date du Brexit, qui se concentre au contraire sur la réduction de l’immigration et une certaine forme de protectionnisme.

M. Hannan ne rejette pas la comparaison avec la cité-Etat asiatique. « Singapour a décidé d’accepter les importations sans restriction, sans imposer de normes, et aujourd’hui, c’est l’un des endroits les plus riches au monde. Les transports publics, l’éducation, l’aide aux pauvres sont parmi les meilleurs. »

« L’industrie du charbon a disparu, les agences de voyage ont disparu. Elles ont été remplacées par de nombreux nouveaux emplois »

Il prône donc une ouverture unilatérale des frontières britanniques, supprimant les droits de douane et les normes sur les importations. Et tant pis si cela met à genoux certains secteurs, comme l’industrie automobile, par exemple. « L’industrie du charbon a disparu, les agences de voyage ont disparu. Elles ont été remplacées par de nombreux nouveaux emplois. Et dans le même temps, le niveau de vie a connu une amélioration record. » Cette vision d’un Royaume-Uni qui ouvrirait ses frontières au bœuf aux hormones américain ou aux OGM, loin des règles européennes, a fait un bond en avant avec l’accord sur le Brexit de Boris Johnson. Contrairement à celui signé par Theresa May, sa prédécesseure, son objectif affiché est de faire progressivement diverger les normes britanniques de celles de Bruxelles, et de mener une politique commerciale agressive avec le reste du monde.

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