face à la grève générale lancée par l’opposition, Evo Morales dénonce un coup d’Etat

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Le président socialiste s’est dit mardi « totalement sûr » d’avoir remporté l’élection de dimanche, dont le dépouillement fait polémique.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 15h10

Temps de Lecture 3 min.

Manifestation conre les résultats annonçant une victoire d’Evo Morales dès le premier tour de la présidentielle, mardi 22 octobre à La Paz.
Manifestation conre les résultats annonçant une victoire d’Evo Morales dès le premier tour de la présidentielle, mardi 22 octobre à La Paz. Jorge Saenz / AP

Pour le président bolivien, c’est un « coup d’Etat ». Dans sa première déclaration publique depuis le scrutin présidentiel de dimanche, le socialiste Evo Morales a dénoncé, mercredi 23 octobre, la grève générale lancée dans son pays à l’appel de l’opposition

« Un processus de coup d’Etat est en cours, (…) la droite s’est préparée, avec le soutien international, à un coup d’Etat », a déclaré devant la presse le dirigeant socialiste, se disant « totalement sûr » d’avoir remporté l’élection, dont le dépouillement fait polémique. « Comment se manifeste le coup d’Etat ? En ne laissant pas le dépouillement des bulletins de vote se faire, en incendiant des structures de l’Etat, comme les tribunaux électoraux départementaux, en menaçant les locaux de campagne [du parti au pouvoir] », a-t-il martelé.

Dans un premier temps, des résultats partiels publiés dimanche soir avaient pointé vers un second tour inédit entre M. Morales et son principal rival, le centriste Carlos Mesa. Mais de nouveaux résultats diffusés lundi par l’autorité électorale avaient donné quasiment la victoire au chef de l’Etat sortant, suscitant des soupçons de fraude de la part de l’opposition et des observateurs internationaux.

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Le lent décompte officiel des votes s’est poursuivi dans la nuit de mardi à mercredi. Pour éviter un second tour, le candidat en tête doit obtenir la majorité absolue ou au moins 40 % des suffrages et 10 points de pourcentage d’écart sur le deuxième. Or, selon les derniers résultats officiels du dépouillement avec encore quelque 3 % seulement des bulletins restant à décompter, M. Morales obtient 46,4 % des voix contre 37,07 % pour M. Mesa, soit une avance inférieure aux 10 % nécessaires. « Je suis presque totalement sûr que, avec le vote des zones rurales, nous allons gagner au premier tour », a assuré mercredi le président.

Rassemblement pro-Morales à La Paz

Le coup d’envoi de la grève nationale a été donné mardi soir dans l’est du pays par Luis Fernando Camacho, président de l’influent comité Pro-Santa Cruz, une organisation de la société civile établie à Santa Cruz, capitale économique du pays et bastion de l’opposition. Il a donné jusqu’à mercredi midi aux autorités électorales pour confirmer qu’il y aurait un second tour. En réponse, un groupe de syndicats ouvriers et paysans proches du pouvoir, la Conalcam, a enjoint à ses militants de défendre les résultats officiels et appelé à un rassemblement mercredi à La Paz qui devrait être une démonstration de force en soutien à M. Morales.

« Nous n’avons pas été à la confrontation et nous n’entrerons pas dans une confrontation, a promis mercredi le dirigeant, qui a décrété l’état d’urgence. Mais je veux appeler le peuple bolivien à se mobiliser de manière pacifique et dans le cadre de la Constitution, pour défendre la démocratie. » La décision de M. Morales de briguer un quatrième mandat, alors que les électeurs s’étaient prononcés contre lors d’un référendum en 2016, est très mal vue par une partie des Boliviens et critiquée par l’opposition, qui estime que le régime pourrait tourner à l’autocratie en cas de nouvelle victoire.

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Signe du malaise entourant le dépouillement, le vice-président du Tribunal suprême électoral bolivien (TSE), Antonio Costas, a annoncé mardi sa démission en critiquant le système de décompte. Dès lundi, les observateurs de l’Organisation des Etats américains (OEA) – qui regroupe la plupart des gouvernements du continent – ont fait part de leur « profonde inquiétude et surprise face au changement radical et difficile à justifier concernant la tendance des résultats préliminaires ».

Mardi, tentant de donner de nouveaux gages de transparence, le gouvernement a proposé aux observateurs de l’OEA de mettre en place « au plus vite, une commission pour mener un audit de tout le processus de décompte officiel ». Une réunion sur la Bolivie est prévue mercredi à Washington, au siège de l’OEA.

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