En Bolivie, violences et soupçons de fraude électorale

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L’opposition conteste le dépouillement du premier tour présidentiel, qui donnerait la victoire à Evo Morales.

Par Publié aujourd’hui à 11h10

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Des partisans de l’opposant Carlos Mesa manifestent à proximité de la Cour suprême électorale,  le 21 octobre à La Paz.
Des partisans de l’opposant Carlos Mesa manifestent à proximité de la Cour suprême électorale,  le 21 octobre à La Paz. Juan Karita / AP

« Quelle honte ! On assiste à une fraude grossière et effrontée », s’indigne Natalia, venue manifester avec une amie à la sortie de son travail. « Ils veulent nous voler notre vote », lâche-t-elle écœurée, avant de reprendre en cœur, avec la foule, « Le vote se respecte, merde ! »

Rassemblés devant l’Hôtel Real Plaza de La Paz où s’est réuni l’organe électoral pour le comptage des voix, les partisans de Carlos Mesa – le candidat arrivé second à l’élection présidentielle de dimanche – crient à la fraude.

Le scénario qu’ils redoutaient a fini par se réaliser. Après vingt-quatre heures de silence et de suspense, l’organe électoral a recommencé, dans la soirée du lundi 21 octobre, à émettre des résultats. Dimanche, le décompte de 84 % des voix donnait à Evo Morales une avance de sept points sur son concurrent, Carlos Mesa (Comunidad Ciudadana, centre), plaçant ce dernier en position de disputer un second tour. Le nouveau décompte de lundi soir change la donne.

Evo Morales devance à présent Carlos Mesa de dix points et pourrait ainsi l’emporter dès le premier tour, avec 46,8 % des voix contre 36,7 %. Un résultat extrêmement serré qui devrait encore évoluer dans les prochaines heures, car seuls 95 % des votes ont été validés par l’organe électoral. Pour l’emporter au premier tour, le candidat en tête doit obtenir la majorité absolue ou au moins 40 % des voix et dix points d’écart sur le second.

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« Evo, tu as perdu »

Ce revirement a déclenché des affrontements et des scènes de violence dans plusieurs villes du pays. A Oruro, au sud-est de la capitale La Paz, le siège du Mouvement vers le socialisme (MAS), le parti au pouvoir, a été incendié. A Tarija, dans le sud, et à Sucre, la capitale constitutionnelle, les tribunaux électoraux ont été vandalisés.

A La Paz, le bras levé en direction des fenêtres de l’hôtel où se joue l’avenir de la Bolivie, Victor et Angela s’époumonent, « Evo, tu as perdu, tu n’as pas compris ? » Comme beaucoup, ils s’apprêtent à rester sur place une bonne partie de la nuit « s’il le faut », pour « faire pression » sur un tribunal suprême électoral auquel ils n’accordent aucune confiance. « Nous n’avons pas peur ! » scandent-ils, alors qu’autour d’eux les pétards résonnent de toute part et que les gaz lacrymogènes saturent l’air ambiant.

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