après de violentes manifestations, les autorités reviennent sur la hausse du prix des transports

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Ces hausses de tarifs sont à l’origine, depuis vendredi, de violentes émeutes dans la capitale Santiago, où un couvre-feu total a été décrété.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 02h43

Temps de Lecture 3 min.

Des stations et des métros incendiés lors des manifestations à Santiago, le 19 octobre.
Des stations et des métros incendiés lors des manifestations à Santiago, le 19 octobre. ROBERTO MUNOZ / AFP

Devant l’ampleur des dégâts et du mouvement contestataire, le président chilien a décidé de faire marche arrière. Sebastian Pinera a annoncé, samedi 19 octobre, la suspension de la hausse des prix des tickets de métro à Santiago, qui a été la cause d’une forte contestation sociale dans la capitale depuis deux jours.

« Je tiens à annoncer aujourd’hui que nous allons suspendre l’augmentation des tarifs du métro », a déclaré le président depuis le palais présidentiel de La Moneda, peu avant que le général nommé pour assurer la sécurité de la capitale n’annonce un couvre-feu total à Santiago en réponse aux « excès qui se sont produits aujourd’hui ».

Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont à nouveau éclaté samedi, au lendemain de l’instauration de l’« état d’urgence » à Santiago, secouée par un mouvement de protestation contre la hausse du prix des transports.

Des milliers de personnes s’étaient rassemblées pour un concert de casseroles, mode de contestation apparu après le coup d’Etat mené par le général Augusto Pinochet fin 1973, mais la manifestation a rapidement dégénéré en affrontements entre des personnes masquées et les forces spéciales. Des heurts ont notamment été signalés sur la grande place d’Italie, épicentre de la contestation, et près du siège du gouvernement, ainsi qu’à Puente Alto, dans la banlieue sud de la capitale. Des autobus ont été incendiés en centre-ville, et les autorités ont décidé dans la journée d’interrompre totalement leur circulation.

Sebastian Pinera avait décrété dans la nuit de vendredi à samedi l’« état d’urgence » pour quinze jours à Santiago et confié au général Javier Iturriaga del Campo la responsabilité d’assurer la sécurité. Des militaires patrouillaient ainsi samedi dans Santiago, pour la première fois depuis le retour à la démocratie, en 1990.

Lire aussi Chili : état d’urgence après de violentes manifestations dues à la hausse du prix du métro

« Marre des abus »

Des milliers de personnes sont cependant redescendues dans les rues de la capitale et d’autres villes pour y faire résonner des casseroles. Des manifestations ont eu lieu dans des grandes villes comme Valparaiso et Viña del Mar, au bord du Pacifique, sans qu’aucun désordre majeur n’y soit cependant noté.

Face aux militaires déployés sur la Place d’Italie à Santiago, des manifestants ont brandi des photos de personnes disparues sous la dictature militaire (1973-1990), qui s’est soldée par plus de 3 200 morts ou disparus.

Avec des mots d’ordre tels que « Marre des abus » ou « Le Chili s’est réveillé », diffusés sur les réseaux sociaux, le pays fait face à une des pires crises sociales depuis des décennies. Celle-ci a été déclenchée par la simple annonce d’une hausse du prix des tickets de métro, de 800 à 830 pesos (environ 1,04 euro). Les revendications ont ensuite rapidement débordé sur d’autres sujets, comme la santé ou l’éducation.

Le général Iturriaga del Campo a précisé que l’armée opérerait des patrouilles dans les principaux sites de la capitale, qui compte sept millions d’habitants. Au vu de l’étendue des dégâts samedi, il a décrété un couvre-feu total dans la capitale qui doit prendre effet à 22 heures jusqu’à 7 heures locales.

Le président chilien Sebastian Pinera a annoncé, samedi 19 octobre, la suspension de la hausse des prix des tickets de métro à Santiago, après de violentes émeutes.
Le président chilien Sebastian Pinera a annoncé, samedi 19 octobre, la suspension de la hausse des prix des tickets de métro à Santiago, après de violentes émeutes. HO / AFP

Un pays « cocotte-minute »

Une photo du président Sebastian Pinera dégustant tranquillement une pizza dans un restaurant tandis que Santiago brûlait a accru la colère de la population, dans ce pays où un calme relatif régnait ces dernières années. Visiblement pris de court par cette crise, M. Pinera avait qualifié son pays, il y a quelques jours seulement, « d’oasis » dans la région.

« C’est triste mais ces destructions ont été la manière que la population a trouvée pour qu’on l’écoute. Le Chili était une cocotte-minute qui a explosé de la pire manière, nous laissant sans métro », a commenté à l’Agance France-Presse, Maria, une fonctionnaire.

Vendredi, au moins seize autobus ont été incendiés et une dizaine de stations de métro totalement détruites, selon les autorités. « L’ensemble du réseau est fermé en raison des émeutes et des destructions », a annoncé le gestionnaire du métro, après des attaques contre presque l’intégralité des 164 stations. Le métro de Santiago, le plus étendu (140 km) et le plus moderne d’Amérique du sud, par lequel transitent environ trois millions de passagers par jour, pourrait ne rouvrir progressivement que la semaine prochaine.

Le bilan officiel des violences et affrontements est de 308 arrestations, et 156 policiers blessés.

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