Turcs et Kurdes s’accusent mutuellement de violer la trêve en Syrie

0
126

[ad_1]

Le président turc Erdogan a également menacé d’« écraser les têtes » des combattants kurdes dans le nord-est de la Syrie s’ils ne s’en retiraient pas d’ici mardi soir.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 22h06

Temps de Lecture 3 min.

Les civils fuient la campagne de la ville syrienne du nord-est de Ras al-Ain au nord-est de la frontière turque, vers l’ouest, jusqu’à la ville de Tal Tamr, le 19 octobre 2019. La fumée derrière eux provient de pneus brûlants qui gênaient la visibilité des avions de guerre.
Les civils fuient la campagne de la ville syrienne du nord-est de Ras al-Ain au nord-est de la frontière turque, vers l’ouest, jusqu’à la ville de Tal Tamr, le 19 octobre 2019. La fumée derrière eux provient de pneus brûlants qui gênaient la visibilité des avions de guerre. DELIL SOULEIMAN / AFP

Les forces kurdes et Ankara se sont mutuellement accusées samedi de violer une trêve dans le nord-est de la Syrie. Annoncé jeudi, l’accord de trêve négocié par Washington implique un retrait des forces kurdes d’une région frontalière de la Turquie, en échange de l’arrêt de l’offensive turque lancée contre elles le 9 octobre.

Mazloum Abdi, le commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance dominée par les Kurdes, a accusé samedi la Turquie de saboter l’accord en empêchant le retrait des combattants, comme des civils, de la ville assiégée de Ras al-Aïn. M. Abdi a aussi affirmé que « les Turcs continuent d’attaquer nos forces » et fait porter aux « Américains l’entière responsabilité de ces attaques car ils ne font pas pression sur la Turquie ».

Lire aussi Syrie : des civils tués dans un raid aérien malgré la trêve annoncée par Ankara

Il a assuré que les FDS étaient engagées à se retirer, comme le stipule selon eux l’accord, d’une zone frontalière de 120 kilomètres de longueur entre Ras al-Aïn et Tal Abyad, dès que les Turcs les laisseront sortir de Ras al-Aïn.

Ankara a aussitôt démenti avoir bloqué le retrait des forces kurdes, s’insurgeant contre de « fausses informations pour saboter l’accord turco-américain ». L’armée turque a « fourni des informations détaillées aux Américains (…) pour faciliter le retrait » des forces kurdes, a déclaré à l’AFP un haut responsable turc. La Turquie a en outre appelé Washington à user de son « influence » auprès des forces kurdes pour qu’elles effectuent leur retrait « sans incidents ».

Erdogan menace d’ « écraser les têtes » des combattants kurdes

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait auparavant menacé d’« écraser les têtes » des combattants kurdes dans le nord-est de la Syrie s’ils ne s’en retiraient pas d’ici mardi soir. « Dès que le délai de 120 heures expire, nous reprendrons là où nous nous étions arrêtés et continuerons à écraser les têtes des terroristes », a déclaré M. Erdogan dans un discours, en référence aux forces kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), principale composante des FDS et considérées comme « terroristes » par Ankara.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi La première fois que « Le Monde » a écrit… « Erdogan »

La Turquie a également accusé les forces kurdes de violer la trêve, avec « 14 attaques » menées « dans les dernières 36 heures ». « Les forces armées turques respectent totalement l’accord », a promis le ministère turc de la Défense dans un communiqué.

Sur le terrain, Ras al-Aïn a connu un calme relatif samedi, avec des pilonnages sporadiques de la part de supplétifs syriens proturcs, tandis que les secteurs voisins ont été la cible de violents bombardements, selon l’OSDH. L’ONG a fait état de l’évacuation par un convoi médical de 30 blessés de Ras al-Aïn, ainsi que de quatre personnes ayant succombé à leurs blessures.

300 000 personnes déplacées depuis le 9 octobre

En quelques jours, les forces turques et leurs supplétifs syriens ont conquis une bande frontalière de près de 120 km, allant de la ville de Tal Abyad à Ras al-Aïn, ville où les forces kurdes opposaient cette semaine une farouche résistance avant l’annonce du cessez-le-feu. Des centaines de personnes ont été tuées et 300 000 autres ont été déplacées depuis le 9 octobre selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Outre le retrait des forces kurdes, l’accord de trêve négocié prévoit la mise en place d’une « zone de sécurité » de 32 km de profondeur en territoire syrien, même si la longueur de cette bande, que le président turc veut à terme étendre sur près de 450 km, reste pour l’instant à définir. L’objectif est d’éloigner de la frontière les combattants kurdes, mais aussi d’y installer une partie des 3,6 millions de réfugiés syriens vivant en Turquie.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Un accord de cessez-le-feu temporaire en trompe-l’œil en Syrie

Les forces kurdes, alliées pendant plusieurs années à Washington dans leur combat contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI), ont accusé les Etats-Unis de les avoir abandonnées lorsque Donald Trump a pris la décision de retirer les soldats américains du nord de la Syrie. Les FDS ont défait le « califat » de l’EI en mars dernier, mais des cellules dormantes demeurent dans l’est de la Syrie. M. Abdi a affirmé à ce sujet la reprise des opérations anti-EI des FDS avec les forces de la coalition dirigée par Washington, à Deir Ezzor (est), trois jours après avoir annoncé leur suspension.

L’offensive lancée par Ankara le 9 octobre a ouvert un nouveau front dans la Syrie en guerre depuis 2011, et a rebattu les cartes dans le nord du pays. A la faveur d’un accord avec les forces kurdes, le régime de Damas est en effet revenu dans des régions qui lui échappaient depuis des années et Moscou a commencé à remplir le vide laissé par le retrait des forces américaines.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le Drian annonce une coopération avec l’Irak sur le sort des djihadistes

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: