La Chambre des communes, épicentre tumultueux de la crise du Brexit

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Au palais de Westminster, les députés de la majorité et de l’opposition se livrent à des échanges rapprochés et fougueux sur les conditions de sortie du Royaume-Uni de l’UE. Retour sur l’histoire de la « citadelle de la liberté britannique », chère à Churchill, et sur ses étonnants rituels.

Par Philippe Bernard Publié aujourd’hui à 06h00

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ALEKSI CAVAILLEZ

« Nous façonnons nos bâtiments, puis nos bâtiments nous façonnent », remarquait Winston Churchill en 1943, après la destruction de la Chambre des communes par les bombes allemandes. Il prenait alors parti en faveur de la reconstruction à l’identique, selon un plan rectangulaire et non en forme d’hémicycle, du lieu central mythique de la démocratie parlementaire britannique.

Trois quarts de siècle plus tard, tous ceux qui suivent le captivant feuilleton du Brexit mesurent les conséquences de ce choix politico-architectural : un face-à-face fougueux entre un gouvernement et une opposition séparés par quelques mètres seulement, une atmosphère fiévreuse dans une salle surpeuplée où les bancs de cuir vert sont, à dessein, en nombre insuffisant pour accueillir les 650 députés. Il s’agit de donner, prévoyait déjà le Vieux Lion de Downing Street, « une impression d’affluence et d’urgence ».

Des règles non écrites

Le parti pris par Churchill découlait de son attachement à la stabilité politique qu’est censé assurer un système bipartisan et son corollaire, l’élection des députés au suffrage à un tour où le candidat ayant obtenu le plus grand nombre de voix est élu. Les formations autres que les tories et le Labour – qui occupent les deux flancs opposés des Communes – n’ont presque aucune chance d’accéder au pouvoir.

Cet impressionnant édifice institutionnel et ses règles non écrites ont été forgés au fil des siècles par un ensemble de lois, de règles de jurisprudence et de traditions politiques depuis la Grande Charte de 1215 qui interdit au roi de lever des impôts sans l’accord du Parlement.

Ces principes, dont la défense des prérogatives des députés face à l’exécutif forme le fil conducteur, imprègnent non seulement l’architecture des lieux – qui tient de l’église, du club de gentlemen et de l’univers gothique à la Harry Potter –, mais aussi les procédures et les étonnantes liturgies qui en rythment la vie.

Lorsque le messager de la reine se présente aux Communes, on lui claque la porte au nez. Il doit frapper trois fois de façon sonore à l’aide d’un bâton en ébène

Ainsi, le cérémonial annuel qui préside à l’ouverture par la reine d’une nouvelle session parlementaire est destiné à perpétuer la défiance envers le souverain, en référence à l’irruption du roi Charles Ier dans la Chambre des communes en 1642 afin d’y arrêter cinq députés rebelles. Cette violation de la souveraineté parlementaire marque le déclenchement de la guerre civile anglaise qui aboutit à l’exécution du roi en 1649.

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