un vendredi de « grève générale » pour des indépendantistes toujours mobilisés

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Les « marches de la liberté », parties de toute la Catalogne, doivent converger vendredi à Barcelone où, après plusieurs nuits de violences, une manifestation massive est prévue en point d’orgue de la mobilisation.

Le Monde avec AFP Publié le 18 octobre 2019 à 01h10

Temps de Lecture 3 min.

Des indépendantistes catalans ont monté des barricades enflammées dans le centre de Barcelone, en Espagne, jeudi 17 octobre.
Des indépendantistes catalans ont monté des barricades enflammées dans le centre de Barcelone, en Espagne, jeudi 17 octobre. LLUIS GENE / AFP

La Catalogne a vécu, jeudi 17 octobre, sa quatrième journée de mobilisation contre la condamnation par la justice espagnole, de dirigeants indépendantistes à de lourdes peines de prison pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017.

Dans la nuit, selon les journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) sur place, des centaines de jeunes, criant « Indépendance », ont monté des barricades enflammées dans le centre chic de Barcelone, et lancé des cocktails molotov sur les forces de l’ordre qui, pour leur part, ont tiré des balles en mousse sur les manifestants. Un peu plus tôt, en début de soirée, une manifestation avait réuni environ 13 000 personnes, dans une ambiance festive après une autre mobilisation étudiante ayant rassemblé 25 000 personnes dans l’après-midi. 

Mardi et mercredi, Barcelone avait vécu de véritables scènes de guérilla urbaine entre manifestants et policiers après de premiers heurts, lundi, lors du blocus de l’aéroport par des milliers de personnes.

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Point d’orgue de la mobilisation, vendredi verra les « marches de la liberté », parties de toute la région, converger à Barcelone où une manifestation massive est prévue, en ce jour de « grève générale » en Catalogne.

« Les actions que nous menons depuis plusieurs jours sont dues à l’impuissance que nous ressentons car l’Etat espagnol persiste dans son refus (de l’indépendance) et ses menaces, et l’Europe dans son silence », a expliqué à l’AFP, David, comptable de 23 ans qui n’a pas donné son nom de famille.

Une manifestation mobilisation étudiante a rassemblé 25 000 personnes dans l’après-midi, à Barcelone, jeudi 17 octobre.
Une manifestation mobilisation étudiante a rassemblé 25 000 personnes dans l’après-midi, à Barcelone, jeudi 17 octobre. JON NAZCA / REUTERS

Un tournant vers la violence

Nées de la frustration d’une partie de la base indépendantiste, deux ans après l’échec de la tentative de sécession de 2017, les violences de mardi et mercredi ont marqué un tournant pour le mouvement séparatiste qui s’est toujours targué d’être non-violent. « Il peut y avoir des (manifestants) antisystème ou des gens qui en ont marre de voir que tout est fermé, des jeunes qui se laissent emporter mais les Catalans ne veulent pas suivre cette voie de la violence », a assuré Julio Martinez, préretraité de 63 ans.

Le président indépendantiste catalan Quim Torra, qui a fini par condamner les violences mercredi soir, a tenu un discours de défi à l’Etat espagnol devant le parlement régional. « Nous ne pouvons pas nous permettre de faire un pas en arrière dans la défense inaliénable de notre droit à l’autodétermination. La peur et les menaces ne nous vaincront pas », a-t-il lancé en promettant de parvenir à l’indépendance d’ici deux ans.

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En prévision des perturbations de vendredi dans cette riche région industrielle, le constructeur automobile Seat a mis à l’arrêt son usine de Martorell près de Barcelone tandis que la fédération des transporteurs a recommandé à ses adhérents d’avancer leurs livraisons ou de chercher des routes alternatives.

Selon le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, 97 personnes ont été arrêtées en Catalogne et 194 policiers blessés depuis le début des manifestations lundi. Sur la seule journée de mercredi, 96 personnes ont été blessées selon les services de secours, dont 58 à Barcelone.

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« Aucune impunité »

A moins d’un mois des prochaines élections législatives, la droite et le centre exigent du gouvernement socialiste qu’il prenne des mesures exceptionnelles pour rétablir l’ordre public.

Le chef du gouvernement Pedro Sanchez est « dépassé par les événements », a dénoncé jeudi Ana Pastor, une dirigeante du Parti Populaire (PP, droite) qui réclame la reprise en mains par l’Etat de la sécurité, qui dépend en Catalogne du gouvernement régional.

« Il n’y aura aucune impunité », a martelé M. Grande-Marlaska dont le gouvernement a envoyé des renforts policiers mais n’a pas pris de mesures extraordinaires.

Aux commandes du gouvernement régional et dominant le parlement, les indépendantistes ne représentent toutefois pas la majorité des 7,5 millions de Catalans. D’après le dernier sondage publié en juillet par le gouvernement régional, 44 % de la population est favorable à l’indépendance tandis que 48,3 % y est opposée.

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