Circonscription n°3: politiciens, tous les mêmes

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«Zot vini alé touzour parey. Misié la vini dir li pou fer sa, prosen rakont enn lot zistwar mé prozé res en plas.» Jovany Hypolite, habitant du n°3, en a ras-le-bol. Lui, la politique, ce n’est pas son dada. Cela fait longtemps que la valse des députés et politiciens le laisse indifférent. Pendant plus de 20 ans, soutient Jovany Hypolite, il n’y a pas eu de vrais projets dans la région, que des paroles en l’air, des promesses. C’est pour cela qu’il préfère donner un coup de pouce là où il peut, dans le sport, dans l’accompagnement des jeunes.

«J’habite au n°3 et je vois beaucoup de jeunes qui rencontrent des difficultés. Il y a énormément de problèmes dans la région», confie cet ancien joueur de rugby qui coache une équipe de filles. Pour lui, il s’agit avant tout d’un manque de structure et d’encadrement pour les jeunes, un centre de jeunesse, une salle de gym, des équipements de sport, des loisirs pour que les jeunes puissent occuper leur temps. «Je sors tout juste d’une réunion avec d’autres coaches, où on a partagé ce qui se passe. On a beaucoup d’enfants qui veulent faire du foot, par exemple, mais il y a un manque d’équipements. »

Des jeunes laissés à eux-mêmes, sans emploi et sans loisirs, au n°3, cela a entraîné de nombreux problèmes, dont la drogue. D’aucuns s’accordent à dire que c’est l’un des soucis majeurs de cette région de Port-Louis. «Problem niméro enn dan landrwa bizin dir ladrog, syntétik tousala!» lance Moazzam Ali Mudhoo, boutiquier. «Ladrog pé fini nou bann zenn, zot pé tom dan sa bann simé-la parski tro fasil, sa bann prodwi la tro disponib.»

Encore une fois, le manque d’encadrement et d’infrastructures est pointé du doigt. «Ces jeunes-là sont oisifs, ils n’ont rien à faire. Il faut des programmes spéciaux pour eux, les encadrer dès leur plus jeune âge, afin qu’ils ne goûtent pas à la drogue.» Moazzam Ali Mudhoo indique que ce ne sont pas que les jeunes qui manquent de loisirs. Il n’y a rien non plus pour les familles, si ce n’est quelques jardins lugubres et délabrés, où personne ne veut s’aventurer, sauf les utilisateurs de drogue en quête d’un coin tranquille.

Si seulement on pouvait donner un petit quelque chose à l’économie aussi. Car dans cette région où résident de nombreux commerçants, l’argent est un autre souci majeur. «Avec le dollar qui augmente, qui atteint entre Rs 35 et Rs 37, cela devient beaucoup plus difficile pour nous, commerçants. Tout devient plus cher, on a du mal à importer et les gens achètent moins.» Si certains commerces ont pu trouver le bon filon pour garder la tête hors de l’eau, d’autres ont dû mettre la clé sous le paillasson au n°3. «J’espère que le prochain gouvernement, quel qu’il soit, fasse vraiment quelque chose pour l’économie. Il faut du développement dans le pays», dit Moazzam Ali Mudhoo.

Agalega a d’autres pré-occupations

Le développement ne manque pas en ce moment à Agalega, qui fait partie de la circonscription n°3. Avec quelque 200 électeurs, les Agaléens devront eux aussi choisir leurs représentants au Parlement le 7 novembre. Mais à Agalega, on est loin des considérations politiques. Les problèmes sont beaucoup plus terre à terre. Manque d’emploi, les îles envahies par les travailleurs indiens, la pollution qui s’accroît, les enfants agaléens qui doivent se déplacer à Maurice pour poursuivre leurs études après la Grade 10… la liste est longue.

Jack Samuel Clarisse, 19 ans, est originaire du village de Sainte Rita, dans l’île du Sud. Il est à Maurice pour poursuivre ses études et votera pour la première fois le 7 novembre. «Il faudrait revoir le système éducatif à Agalega. Les écoles existent telles qu’elles sont depuis trop longtemps, il y manque beaucoup de choses, mais surtout d’enseignants.» Il aurait fallu que les jeunes Agaléens puissent terminer leurs études sur place et avoir un job sur leur île.

Mais encore faut-il qu’il y ait des postes à pourvoir. Le jeune homme explique qu’il existe aussi un manque d’emplois. «Parfwa bann travayer bizin atann komié mwa avan ki zot gagn travay. Ti bizin kapav fer enn fason pou ki bann ki rest Agalega gagn zot lavi trankil.»

S’ajoute cet épineux problème concernant les services de santé à Agalega, un sujet qui a provoqué des remous à plusieurs reprises ces deux dernières années. S’il y a bien un hôpital, les services ne sont pas adéquats. De nombreuses personnes ont dû être évacuées d’urgence par le Dornier afin d’avoir recours aux services de santé à Maurice. «La aussi ça tarde, il faut faire des démarches avant de bénéficier de ces services», soutient Jack Samuel Clarisse, qui continue à tracer sa route. Pour lui, les élections ne vont pas changer grand-chose. Loin de son île et de sa famille, tout ce qui lui importe c’est de pouvoir achever ses études et rentrer chez lui.

Au n°3, les habitants suivent la campagne électorale avec attention certes, mais aussi avec cynisme. Ils assistent aux réunions nocturnes et autres meetings pour écouter les discours des politiciens, tous les mêmes, selon eux.

Localités

  • Plaine-Verte 
  • Camp-Yoloff
  • Roche-Bois
  • Agalega

Circonscription N°3 (Port-Louis-Maritime/Port-Louis-Est)

Nombre d’électeurs 21 943

Élus en 1995
1. LAUTHAN Samioullah LP/MMM
2. MALLAM Hassan M. Iqbal LP/MMM
3. NANHUCK Mohammad LP/MMM
BEEHARRY, S. Mustupha (Best Loser) MMP & HP

Élus en 2000
1. LAUTHAN Samioullah MSM/MMM
2. CHADY M. Siddick LP/PMXD
3. NANHUCK, Mohammad MSM/MMM
OOMAR, M. Anwar (Best Loser) Alliance MSM/MMM

Élus en 2005
1. DULULL Mohammed A.A. Alliance Sociale
2. HUSNOO Mohammad Anwar Alliance Sociale
3. LAUTHAN Samioullah MSM/MMM

Élus en 2010
1. AMEER MEEA S.M Aadil MMM-UN-MMSD – MMM
2. MOHAMED Shakeel A.Y PTR-PMSD-MSM – PTR
3. FAKEEMEEAH Cehl M FSM

Élus en 2014
1. MOHAMED, Shakeel Ahmed Yousuf
Abdul Razack Alliance PTR/MMM – PTR
2. AMEER MEEA, Sayed M. Alliance PTR/MMM – MMM
3. HUSNOO, Mohammad Anwar L’Alliance Lepep – MSM
ABBAS MAMODE, M. S. (Best Loser) PMSD


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