« La précarité énergétique n’est pas une légende urbaine »

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Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission européenne, doit redéfinir les nouvelles priorités de la politique énergétique européenne en harmonisant la sécurité et la durabilité des approvisionnements, expliquent, dans une tribune au « Monde », les chercheurs Aurélie et Thierry Bros.

Publié aujourd’hui à 06h00 Temps de Lecture 5 min.

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« Nord Stream 2 alimente les pires débats opposant pro et antiatlantistes, pro et antirusses, pro et anti-OTAN, pro et anti-Ukraine, etc. »
« Nord Stream 2 alimente les pires débats opposant pro et antiatlantistes, pro et antirusses, pro et anti-OTAN, pro et anti-Ukraine, etc. » DPA / Photononstop

Tribune Le XXIe siècle a débuté il y a près de deux décennies, pourtant la politique énergétique européenne reste imprégnée de concepts désuets remontant au siècle passé. Celle-ci n’aura été qu’une perpétuelle remise au goût du jour du soi-disant inséparable trio : sécurité, concurrence et durabilité. En d’autres termes, assurer la sécurité des approvisionnements et des infrastructures qui permettent le transport, harmoniser et libéraliser le marché intérieur européen de l’énergie, verdir autant que faire se peut notre mix énergétique.

Tout semble avoir été pensé afin que chaque citoyen européen puisse accéder à une source d’énergie fiable et bon marché. Si ladite combinaison est séduisante sur le papier, son application au quotient soulève bien des défis, pour ne pas dire des incohérences. La raison est simple : les trois objectifs sont incompatibles et il faut, de facto, établir un ordre de préférence, voire en exclure un.

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Force est de constater que la sécurité a eu de tout temps la primauté. Le marché a fonctionné bon gré mal gré au fil des intrusions étatiques. Quant à la durabilité, elle est devenue le passager troisième classe dont personne ne se préoccupe sérieusement, sauf pour les entreprises adeptes de greenwashing.

Incohérences et retards pour la transition énergétique

Il ressort que lorsqu’il s’agit de durabilité, la crise économique et financière de 2008-2009 aura été plus efficace en matière de réduction des émissions de gaz à effets de serre que n’importe quelle régulation estampillée Union européenne. En vérité, la seule solution éprouvée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre est une récession économique perpétuelle ! Pas sûr que cela enchante les électeurs européens !

La durabilité ne fait-elle pas partie intégrante de la sécurité ? Après tout, ne serait-ce pas la clé de notre bien commun sur le long terme à l’heure du changement climatique et de la hausse des températures ? Le problème est que la définition retenue par l’Europe remonte à la veille de la première guerre mondiale, lorsque Winston Churchill décida d’abandonner le charbon et d’alimenter la Royal Navy en pétrole.

De plus, l’appartenance à des organisations multilatérales dont l’objectif est d’assurer la sécurité des approvisionnements fossiles restreint nos degrés de liberté dans un monde qui se transforme rapidement. Aujourd’hui, cela mène aux pires incohérences et ralenti la transition énergétique. L’affaire Nord Stream 2 en est la triste illustration.

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