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Si je témoigne aujourd’hui c’est pour donner un point de vue plus positif et j’espère plus rassurant, sur ce qu’est un placement, à quoi ça sert, et ce que ça nous a apporté, à mes garçons et à moi.
C’est parce que j’assiste trop régulièrement à la mauvaise presse qu’ont les placements d’enfant, que je souhaitais réagir.
Mes deux garçons, âgés aujourd’hui de 10 ans et demie et 12 ans, sont placés en foyer depuis Septembre 2015 suite à des années de mauvais traitements, que j’ai également subis.
Si je témoigne aujourd’hui c’est pour donner un point de vue plus positif et j’espère plus rassurant, sur ce qu’est un placement, à quoi ça sert, et ce que ça nous a apporté, à mes garçons et à moi.
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J’ai été opposée à ce placement au début, mais j’ai eu la chance d’être écoutée, épaulée et comprise par les services sociaux. L’assistante sociale qui m’en a parlé a eu des mots rassurants, m’a décrit les raisons qui la motivaient à préconiser cette mesure et m’a démontré que je n’étais pas responsable de tout ça. Elle m’a décrit les structures accueillantes, “loin du cliché Dickens” et plus proche d’un pensionnat. Mon avocat a confirmé et m’a également conforté dans l’idée que cette mesure aiderait mes enfants, les mettrait en sécurité et me permettrait aussi de me remettre à flot.
Au début, j’avais droit à des visites en lieu médiatisé, une heure/semaine. C’était court, mais cela m’a permis de reprendre une relation saine dans un endroit tranquille, serein, en présence d’éducatrices compétentes, à l’écoute et jamais intrusives. Nous les invitions nous-même à jouer avec nous. La confiance s’est installée comme ça.
J’ai dû parfois trouver des mots pour expliquer des choses difficiles aux enfants. Je pouvais alors demander conseil à la psychologue et aux éducatrices.
Je n’ai jamais loupé une visite ni un coup de fil et la confiance réciproque a payé: mes droits ont été élargis au bout d’un an.
J’ai pu emmener mes garçons en sortie et donc leur présenter l’homme avec qui j’avais refait ma vie ; j’ai aussi pu les ramener chez moi un jour/semaine. Il était prévu un élargissement à des droits d’hébergement si je trouvais un appartement plus grand.
Ce qui s’est produit en Mars 2017: j’ai, depuis lors, un droit de visite et d’hébergement les week-ends et moitié des vacances, et le foyer préconise un nouvel élargissement vers un assouplissement de l’hébergement.
Concernant mes garçons, les progrès sont visibles! Ils sont entrés en foyer en proie à des angoisses folles: mon cadet faisait des crises telles qu’il est aujourd’hui sous médicaments pour gérer ses angoisses et pouvoir dormir, et suit sa scolarité dans un institut spécialisé. On m’a dûment informé de ces mesures et rien n’a été fait au hasard. En revanche je peux attester que cela lui fait du bien.
Quant à mon aîné, il a son traitement pour l’asthme tous les jours et est aujourd’hui beaucoup moins colérique.
Les enfants aiment rentrer à la maison chaque week-end, j’ai réussi à retrouver mon rôle de “maman” que j’avais perdu de vue, j’ai retrouvé confiance en moi et en mes capacités à élever les garçons. Avec mon compagnon nous mettons en place des activités qui permettent aux enfants de s’exprimer et en accord avec leurs passions et centres d’intérêt. Nous sortons régulièrement, nous apprenons à nous refaire confiance.
Nous devons parfois gérer leurs angoisses qui peuvent se traduire par des colères, un sentiment d’insécurité, de la “peur” (d’être seul dans une pièce, seuls quand je vais chercher le courrier ou descendre la poubelle…), mais jusqu’ici je n’ai dû appeler le foyer que 2 fois pour demander conseil.
Je terminerai par mon point de vue général sur le placement:
Quel que soit le contexte dans lequel on prend cette mesure, il faut se dire que c’est toujours pour les enfants et pas pour “punir le/les parent(s)”. Ceux qui crient au placement abusif devraient s’interroger sur ce qui l’a occasionné, et travailler d’abord sur eux, avant de crier au scandale ou à l’abus.
Il peut aussi y avoir des malentendus ou erreurs, je le conçois: le système est fait d’humains, il est donc imparfait. Il faut donc collaborer sereinement avec ces services, dialoguer au lieu de revendiquer, leur faire confiance (ils ne maltraitent pas les enfants!). En cas d’incident, les parents sont prévenus et les mesures et enquêtes sont menées avec sérieux et implication!
Les structures sont propres, on est loin du dortoir collectif et insalubre des clichés communs. Les enfants sont encadrés, sécurisés, dans des groupes correspondant à leurs âges. Si un traitement est décidé c’est toujours pour leur bien et avec information aux parents, on n’invente pas des raisons pour donner un médicament, et ce n’est jamais fait au hasard. De même pour les projets scolaires, si un institut spécialisé est nécessaire c’est que la situation de l’enfant l’exige. Il y a par ailleurs trop peu de places dans ces établissements pour les y admettre au hasard…
Tout est fait pour aller vers un retour à la maison, quand c’est possible. On préfèrera simplement progresser pas à pas, que précipiter le retour pour aboutir à un échec. C’est en tout cas ce que je fais actuellement, en toute confiance.
Je n’ai jamais perdu mon rôle de “maman” depuis le placement, au contraire, on m’a aidé à le regagner et on m’implique au maximum dans leurs vies. Comme on me le dit souvent, “je reviens de loin” et je mesure d’autant plus le parcours accompli et celui qui reste.
Je ne peux en tout cas qu’être reconnaissante envers tous les acteurs car je peux dire que ce placement a littéralement sauvé mes enfants.
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