Après des pluies diluviennes, l’Inde pleure ses oignons

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Les intempéries ont endommagé les récoltes en août dans les régions productrices, faisant flamber les prix du bulbe, aliment indispensable pour les Indiens.

Par Publié le 14 octobre 2019 à 01h33

Temps de Lecture 3 min.

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LETTRE DE NEW DELHI

Un ouvrier fait la sieste sur des sacs d’oignons dans un marché de légumes en gros, à la périphérie d’Amritsar, en Inde, le 19 septembre.
Un ouvrier fait la sieste sur des sacs d’oignons dans un marché de légumes en gros, à la périphérie d’Amritsar, en Inde, le 19 septembre. NARINDER NANU / AFP

Le sujet pourrait faire sourire en Occident, mais il est de nature à faire tomber un gouvernement en Asie. L’Inde traverse depuis le début du mois d’octobre une « crise de l’oignon ». Ce n’est pas la première. Les récoltes ont été perturbées en raison non pas de la sécheresse comme dans le passé mais d’une mousson très abondante notamment dans les régions productrices comme au Maharashtra, près de Bombay et au Karnataka, près de Bangalore.

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Pour contenir les prix, les autorités indiennes ont interdit jusqu’à nouvel ordre l’exportation du bulbe, imposé la limitation des stocks aux négociants, et mis en vente des réserves détenues par le gouvernement. Le premier ministre Narendra Modi a agi vite, pour ne pas répéter les erreurs de 1998, où, après une forte hausse des prix de l’oignon, son mouvement, le parti nationaliste hindou Bharatiya janata party (BJP), avait perdu les élections locales à Delhi.

En Inde, l’oignon est l’aliment de base, omniprésent dans la cuisine de toutes les familles, quel que soit le niveau de revenus. Les oignons sont le deuxième légume le plus consommé après les pommes de terre. Un ménage indien moyen y consacre 13 % de sa facture totale de légumes. Le cours de l’oignon est devenu un véritable indicateur de l’économie et de l’inflation.

Faible rendement

Grand consommateur, l’Inde est aussi le deuxième producteur de la planète, avec 27 % de la superficie mondiale consacrée à l’oignon, mais avec des rendements faibles. Le Times of India souligne le peu d’efficacité de la culture indienne de l’oignon : les Etats-Unis affichent par exemple un rendement de 66,83 tonnes par hectare contre 17,17 tonnes pour l’Inde.

Dans un marché, à la périphérie d’Amritsar, un ouvrier porte un sac d’oignons, qui subit une forte hausse des prix suite à de mauvaises récoltes.
Dans un marché, à la périphérie d’Amritsar, un ouvrier porte un sac d’oignons, qui subit une forte hausse des prix suite à de mauvaises récoltes. NARINDER NANU / AFP

Les mesures prises par le gouvernement ont eu un effet immédiat : en quelques jours, le prix des oignons a légèrement baissé passant de 80 roupies (1 euro) le kilo à 60 roupies sur les marchés de New Delhi. Il se vend normalement autour de 25 roupies (0,32 euro).

Les acheteurs de la capitale sont un peu rassurés, mais dans les campagnes les décisions du gouvernement ont provoqué la colère des paysans qui voient leurs revenus baisser et accusent le premier ministre de protéger son électorat – classes moyennes, jeunes et urbains – au détriment des agriculteurs qui représentent pourtant près des trois-quarts de la population.

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