« Couvre-feu ou pas, dialogue ou pas, on reste »

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Les dirigeants indigènes ont accepté de dialoguer avec le chef de l’Etat Lenin Moreno, dès dimanche, mais le vaste mouvement de protestation qui paralyse le pays reste mobilisé contre les hausses des prix de l’essence et l’austérité.

Par Publié aujourd’hui à 20h31

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Des manifestants dans le centre de Quito, en Equateur, le 13 octobre.
Des manifestants dans le centre de Quito, en Equateur, le 13 octobre. HENRY ROMERO / REUTERS

Pour protester contre une hausse sans précédent du prix de l’essence, Verónica Pastuna est venue de son village de Zumbagua, dans la région du Cotopaxi, à trois heures de route de Quito. « Le président Lenin Moreno parle de dialogue et il nous envoie l’armée, s’indigne cette Indienne de 47 ans. Mais on ne va pas lâcher ». Fidel Acero, 32 ans, qui vient, lui, de la communauté Kayambi se montre tout aussi catégorique. « Couvre-feu ou pas, dialogue ou pas, on reste », dit-il. Le bras de fer entre M. Moreno – qui gouverne désormais de la ville de Guayaquil – et les Indiens en colère qui paralysent le pays et occupent Quito dure depuis déjà douze jours.

Samedi, un peu avant 15 heures, M. Moreno a annoncé à la télévision l’entrée en vigueur immédiate d’un couvre-feu dans la capitale et ses environs, ainsi que la militarisation de la région, afin de « faciliter l’action de la force publique face aux intolérables débordements de violence », a précisé le chef de l’Etat. Quelques heures plus tôt, les dirigeants de la Confédération des nationalités indigènes (CONAIE) avaient pourtant accepté sa proposition d’un « dialogue direct » pour tenter de trouver une issue négociée à la crise. Les Indiens exigent l’abrogation du décret 883 qui a provoqué une envolée du prix du diesel de 123 %.

En fin de journée samedi, les manifestants sont encore plusieurs milliers dans le centre de Quito. Entre les gaz lacrymogènes qui flottent dans l’air et les pneus qui flambent, le parc El Arbolito a pris des allures de champ de bataille. L’immeuble de la Contraloria Général de la Nacion (qui supervise l’administration publique) brûle au loin. Il a été pris d’assaut quelques heures plus tôt par un groupe de manifestants cagoulés. Le siège de la chaîne Teleamazonas et du quotidien El Comercio a également été attaqué. Au total, six personnes ont été tuées depuis le début des manifestations, plus de 2 000 ont été blessées, selon les autorités équatoriennes.

Des actes qui « discréditent le mouvement »

Ces images de destructions et leur bilan humain suscitent une vive émotion dans un pays où les manifestations ont toujours été pacifiques. Entre 1995 et 2005, les Equatoriens ont renversé trois présidents sans un coup de feu.

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