Des miliciens syriens pro-Turcs accusés d’exécutions de civils

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Au moins un homme a été exécuté par des supplétifs de l’armée turque, qui seront traduits en justice, assurent leurs responsables. La chef d’un parti politique kurde a également été tuée.

Par et Publié aujourd’hui à 16h15

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Des supplétifs syriens de l’armée turque, le 12 octobre à Tel Abyad, en Syrie.
Des supplétifs syriens de l’armée turque, le 12 octobre à Tel Abyad, en Syrie. KHALIL ASHAWI / REUTERS

Quelques jours avant le démarrage de l’opération militaire turque en Syrie, lancée mercredi 9 octobre, Ziad Al-Khalaf, le conseiller politique de la brigade Ahrar Al-Sharqeya, l’un des ex-groupes rebelles syriens qui épaulent l’armée d’Ankara, a pris la parole devant ses hommes.

« J’ai été très ferme », raconte ce trentenaire, membre d’une puissante tribu de l’est de la Syrie, rencontré samedi après midi, à son bureau d’Urfa, dans le sud de la Turquie :

« Je leur ai dit qu’on ne touche pas aux prisonniers, qu’on ne touche pas aux civils, ni aux enfants et aux personnes âgées. Même les arbres et les vaches, on n’y touche pas. Notre religion nous l’interdit. »

Il faut croire que la consigne est mal passée. Quelques heures après cette interview, on apprenait que plusieurs civils avaient été exécutés, ce même samedi, par des miliciens syriens pro-turcs, engagés dans les combats contre les Forces démocratiques syriennes (FDS). Cette coalition kurdo-arabe, dominée par les paramilitaires kurdes des YPG (unités de protection du peuple), contrôle la rive orientale de l’Euphrate, soit plus d’un quart de la Syrie.

La Turquie justifie son offensive par la peur que la montée en puissance des YPG, fer de lance de la lutte contre l’Etat islamique, n’enhardisse son jumeau turc, le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), le mouvement séparatiste kurde avec lequel Ankara est en guerre depuis 1984. L’objectif officiel de l’opération est la formation d’une « zone de sécurité » de 30 km de large, le long de la frontière, susceptible de faire tampon entre les positions du YPG et le sud de la Turquie.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a évoqué neuf cas d’exécutions extrajudiciaires pour la seule journée de samedi, commis à différents moments, au sud de la ville frontière de Tel Abyad, l’une des principales cibles de l’opération « Source de paix ». Sans plus de précision et Le Monde n’a pas, pour l’instant, pu retrouver tous ces cas.

« Crimes de guerre »

Parmi eux figure toutefois celui d’un homme en habits civils qui a été mitraillé par des combattants d’Ahrar Al-Sharqeya, alors qu’il était au sol, les mains liées. La responsable d’un petit parti politique kurde et son chauffeur ont également été tués alors qu’ils circulaient en voiture, dans des circonstances encore troubles. « Nous condamnons totalement ces agissements, il s’agit de crimes de guerre », fustige Fadel Adel Ghany, le directeur du Syrian network for Human Rights, une ONG proche de l’opposition syrienne.

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