La stratégie payante du « saucisson électoral » des ultraconservateurs polonais

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Le PiS multiplie les promesses sociales pour écraser ses concurrents libéraux-démocrates, et s’inféoder des pans entiers de la population.

Par Publié aujourd’hui à 20h00

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Jaroslaw Kaczynski, le chef de fil du Parti droit et justice (PiS) en campagne à Stalowa Wola, en Pologne, le 18 août.
Jaroslaw Kaczynski, le chef de fil du Parti droit et justice (PiS) en campagne à Stalowa Wola, en Pologne, le 18 août. KACPER PEMPEL / REUTERS

Les Polonais ont une expression pour désigner les généreux transferts sociaux promis par le gouvernement ultraconservateur en pole position pour remporter les élections législatives dimanche 13 octobre : « Kielbasa wyborcza », le « saucisson électoral ». Semaine après semaine, Jaroslaw Kasczynski, le président du parti au pouvoir Droit et Justice (PiS), en débite plusieurs tranches. Dernières en date : le relèvement du salaire brut minimum de
2 250 zlotys à 3 000 (518 à 690 euros) d’ici à 2020, et jusqu’à 4 000 zlotys (912 euros) en 2023, l’instauration d’un 13e et d’un 14e mois pour les retraités, ou bien encore une aide accrue aux agriculteurs.

Cette stratégie, couronnée par l’annonce d’un « Etat-providence à la polonaise » formulée par M. Kaszinsky le 7 septembre à Lublin, en Pologne orientale, a déjà été éprouvée. Installé au pouvoir depuis 2015, le PiS a mis en œuvre, deux ans plus tard, le programme 500 +, une allocation de 125 euros pour tous, sans condition de ressource, dès le 2e enfant. Fort du succès de cette mesure-phare – qui a permis de réduire le niveau de pauvreté – le PiS a déjà promis de l’étendre dès le premier enfant pendant la campagne des élections européennes de mai. Tout comme il a annoncé l’exonération d’impôts pour les moins de 26 ans au travail.

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La conjoncture s’y prête. La Pologne, 7e économie de l’Union européenne – mais qui ne fait pas partie de la zone euro – connaît une croissance ininterrompue depuis 1992. Le taux de chômage, 5,1 % de la population active en septembre, est tombé au plus bas depuis trente ans. L’inflation, quoique repartie à la hausse, reste pour le moment contenue. « Le PiS a choisi la voie populiste et ça marche », constate l’économiste Witold Orlowski, professeur à l’University ofTechnology Business School de Varsovie. En privilégiant la « Pologne B », version locale de la « France d’en-bas », explique-t-il en substance, les ultraconservateurs sont parvenus à s’inféoder des pans entiers de la population.

Le risque : « un ralentissement de la croissance » 

Ce programme ciblé, toujours accompagné d’un calendrier, a littéralement laissé sur le carreau l’opposition démocrate-libérale réduite à proclamer qu’elle ne remettra pas en cause ce qui a été ainsi donné. Les critiques des experts ne sont guère plus audibles. « Le risque de cette politique c’est un ralentissement de la croissance, une augmentation de l’inflation et des déficits publics, relève Witold Orlowski. Nous voyons déjà, en dépit d’un contexte général plutôt bon une baisse des investissements qui a atteint son plus bas niveau depuis des années. » « Mais, concède-t-il, nous ne sommes pas la Grèce et nous ne risquons pas la banqueroute. »

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