Sylvie Goulard rejetée par les eurodéputés, « une opportunité rare de remettre Macron à sa place »

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Dans la presse européenne, le refus des parlementaires européens de nommer l’ancienne ministre de la défense à la Commission est d’abord analysé comme un échec pour le président français.

Publié aujourd’hui à 15h06, mis à jour à 15h19

Temps de Lecture 2 min.

Sylvie Goulard, lors de sa seconde audition devant les parlementaires européens, jeudi 10 octobre.
Sylvie Goulard, lors de sa seconde audition devant les parlementaires européens, jeudi 10 octobre. KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Le quotidien espagnol El Pais est clair : Emmanuel Macron subit un varapalo, un « énorme revers », après le refus, jeudi 10 octobre, des parlementaires européens de confirmer la nomination de Sylvie Goulard au sein de l’équipe d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne.

Quatre-vingt-deux députés européens ont voté contre la confirmation de l’ancienne ministre de la défense au poste de commissaire au marché intérieur, à l’industrie, la défense, l’espace, le numérique et la culture ; vingt-neuf ont voté pour et un élu s’est abstenu.

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Deux auditions n’auront pas suffi à faire disparaître les doutes des eurodéputés autour de la rémunération, à hauteur de 10 000 euros brut par mois, de « consultante » versée à Mme Goulard par le think tank américain Berggruen, entre 2013 et 2015, alors qu’elle était encore eurodéputée. Son refus de s’engager à démissionner en cas de mise en examen dans le cadre de l’enquête sur les emplois fictifs du MoDem, alors même que cette affaire a provoqué sa démission du gouvernement français en 2017, n’a pas été bien reçu par les membres des commissions parlementaires.

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« Remettre M. Macron à sa place »

Plus qu’un varapalo, le quotidien madrilène y voit même une « revanche politique » des partis européens mécontents de l’arrivée d’un nouveau groupe libéral au Parlement, notamment porté par le président français et provoquant la rupture de l’équilibre au pouvoir entre les conservateurs du Partie populaire européen (PPE) et les sociaux-démocrates (S&D). « Le président français a mené la campagne en juin pour empêcher le conservateur allemand, Manfred Weber, d’assumer la présidence de la Commission européenne », rappelle El Pais.

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« Il est difficile de ne pas voir une revanche politique comme la réelle motivation de son rejet, abonde le Financial Times dans un éditorial publié jeudi. C’était aussi une opportunité rare de remettre M. Macron à sa place. » Le quotidien économique britannique voit aussi dans les trois refus opposés par les parlementaires (sur les propositions françaises, hongroise et roumaine) un besoin de réaffirmation politique du Parlement, qui « prend au sérieux, à juste titre, son rôle de contrôle de l’exécutif » :

« Les auditions de confirmations sont devenues un important contrôle constitutionnel des candidats, dont certains manquent d’intégrité ou de compétences pour le poste. Il ne peut y avoir de standards éthiques différents en fonction de la région d’origine des nominés, ou du niveau d’euroscepticisme de leur gouvernement national. »

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L’analyse de la décision du Parlement est la même en Allemagne, où le Frankfurter Allgemeine Zeitung titre sur une « Honte pour Macron ». En Italie, La Repubblica y voit une « gifle retentissante et puissante » pour l’exécutif français, tout en soulignant que « les conséquences politiques du rejet peuvent maintenant être imprévisibles ». Emmanuel Macron, qui avait proposé les noms de Ségolène Royal et de son actuel conseiller Europe, Clément Beaune, en même temps que celui de Sylvie Goulard, doit de nouveau entrer en discussion avec la Commission, dont la nouvelle équipe doit être approuvée le 23 octobre. Sans remplaçant adoubé par les parlementaires, « le report de la nouvelle Commission est un risque réel », conclut La Repubblica.

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