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Une partie de notre avenir est entre les mains d’un Donald Trump au bord de la crise de nerfs et d’un Xi Jinping qui semble menacé par l’hubris, s’inquiète, dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».
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Les deux hommes les plus puissants au monde nous inquiètent. L’un, Donald Trump, paraît au bord de la crise de nerfs, l’autre, Xi Jinping, semble menacé par l’hubris, l’ivresse du pouvoir. Au moment où ce dernier célébrait, mardi 1er octobre, dans l’impériale vastitude de la place Tiananmen, à Pékin, l’accession de son pays au rang de géant militaire, le premier, sous le coup d’une procédure en destitution à Washington, affichait un comportement encore un peu plus erratique qu’à l’habitude. L’un trop fort, l’autre déséquilibré ? Une partie de notre avenir est entre les mains de ces deux-là.
La scène la plus étonnante de ces derniers jours a eu lieu jeudi 3 octobre à la Maison Blanche, devant la presse, quand le républicain Trump, élu d’une formation où l’on a toujours pourfendu les « rouges », a appelé le Parti communiste chinois (PCC) à son secours. La situation était d’autant plus baroque que les Etats-Unis sont engagés dans une guerre commerciale à la vie à la mort avec la Chine. Ainsi va Trump.
L’Américain demandait aux dirigeants chinois d’enquêter sur la famille de Joe Biden, le potentiel rival démocrate de Trump à l’élection de novembre 2020. Explication : le fils de Joe, Hunter Biden, a ouvert un bureau de consultant à Pékin quand son père était vice-président. Gros conflit d’intérêts, suggère Trump – qui, lui, n’a pas jugé bon, une fois élu à la Maison Blanche, de couper les liens avec son empire immobilier (confié à la gestion de ses enfants).
Toujours devant les journalistes, le président répétait mot pour mot ce qui a conduit la majorité démocrate à la Chambre des représentants à ouvrir une enquête aux fins de le destituer. C’est vrai, avoue-t-il, il a bien demandé, le 25 juillet, à l’Ukraine d’enquêter sur les affaires de Hunter à Kiev – et sur le rôle que le père de celui-ci, Joe Biden, a pu y jouer. Curieuse contre-attaque qui, consistant à reconnaître les faits, relève d’une sorte « d’autodestitution », écrit l’excellente Susan Glasser dans l’hebdomadaire The New Yorker. La Constitution américaine interdit à tout candidat à une élection de solliciter la moindre assistance à l’étranger.
Trump dégrade la démocratie américaine
La procédure en cours fait ressortir ce qu’il y a de pire chez Donald Trump : insultes renouvelées contre les institutions, accusations répétées de « trahison » ou « d’espionnage » contre ses adversaires, fantasme sur un « coup d’Etat » ou un complot fomenté par « l’Etat profond », début de paranoïa et langage de guerre civile – l’ensemble de la panoplie verbale qui précède en général la violence physique. Trump dégrade la démocratie américaine, dont il se refuse par ailleurs à promouvoir les valeurs.
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