Les Kurdes syriens déstabilisés par les revirements américains

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Les atermoiements des Etats-Unis vont affecter les relations avec leurs alliés, menacés par la Turquie et son projet de « zone de sécurité ».

Par et Publié aujourd’hui à 12h01

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Des Kurdes manifestent contre une éventuelle intervention d’Ankara, devant la frontière turque, à Ras Al-Aïn, le 7 octobre 2019.
Des Kurdes manifestent contre une éventuelle intervention d’Ankara, devant la frontière turque, à Ras Al-Aïn, le 7 octobre 2019. STR / AP

Pour les forces kurdes de Syrie, le dimanche 6 octobre restera dans les mémoires comme le jour où une série de Tweet rageurs et des images de camps américains désertés ont semblé sonné le glas d’une alliance qui leur est vitale. Cinq ans après qu’elles ont noué avec Washington, dans la ville kurde de Kobané assiégée par l’organisation Etat islamique (EI), une coopération qui n’a cessé de s’approfondir, pour aboutir à la destruction du groupe terroriste sous sa forme territoriale, le président Donald Trump a paru livrer ses alliés, unanimement célébrés par les responsables militaires américains, à la Turquie de Recep Tayyip Erdogan. Après des mois à tenter de l’empêcher, les Etats-Unis ont semblé ouvrir la voie à une offensive turque sur les secteurs de Tall Abyad et Ras Al-Aïn, dont Ankara ne cesse de brandir la menace depuis des mois. Le revirement, survenu quelques heures plus tard à Washington, a fait baisser la tension, mais le coup de tête du président Trump laissera des traces chez ses alliés kurdes.

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A première vue, la décision de lâcher les combattants kurdes syriens avait l’air d’une victoire pour le chef de l’Etat turc, qui réclamait de longue date la création d’une « zone de sécurité » dans le nord-est de la Syrie. Un accord avait bien été signé, le 7 août, entre Washington et Ankara, en vue de la création d’une telle « zone de sécurité », mais il n’a jamais vraiment fonctionné. En réalité, Turcs et Américains n’étaient d’accord sur rien, ni sur la profondeur de la zone, ni sur qui devrait la gérer. Ankara exigeait un contrôle exclusif, ce que les Américains semblaient réticents à accepter jusqu’à la volte-face de Trump, dimanche soir.

Créer une « ceinture » de réfugiés arabes

Vingt-quatre heures après l’annonce du retrait américain par Donald Trump, une offensive turque contre les combattants kurdes apparaît incertaine, tant Washington ne semble toujours pas la cautionner. « Entrer serait facile pour l’armée turque, car il n’existe aucun obstacle topographique dans la région, mais il est difficile de prédire quel sera le degré de résistance des forces kurdes des unités de défense du peuple [YPG] », explique Aydin Selcen, un ancien consul de Turquie à Erbil, dans la région autonome kurde du nord de l’Irak. Le vrai problème est diplomatique : la Turquie n’a plus forcément les moyens de saisir l’opportunité du redéploiement américain, après le recul de Washington.

Le président turc voudrait réinstaller dans la « zone de sécurité » prise aux forces kurdes plus de deux millions de réfugiés syriens, parmi les 3,6 millions actuellement hébergés par son pays. Le mécontentement populaire suscité en Turquie par la présence de ces réfugiés a atteint un point de non-retour cette année, mettant M. Erdogan en difficulté et l’obligeant à agir.

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