La science à la conquête de l’oasis d’Al-Ula

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Afin d’étudier les trois millénaires d’histoire de l’ancien royaume de Dadan, en Arabie saoudite, une demi-douzaine de missions scientifiques ont été lancées par la France dans le cadre d’un partenariat franco-saoudien.

Par Publié aujourd’hui à 14h59, mis à jour à 15h03

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En 1326, sur la route de son premier pèlerinage vers Médine et La Mecque, reprenant l’antique route caravanière de la myrrhe et de l’encens, l’explorateur Ibn Battûta fait halte dans l’oasis d’Al-Ula. Il la décrit comme « un grand et beau village pourvu de palmeraies et bénéficiant d’une eau particulière, où les pèlerins résident quatre nuits, s’approvisionnent, lavent leur linge, déposent le surplus de nourriture et emmènent ce qui leur suffit ». Installée à l’endroit le plus étroit de la vallée, posée sur une nappe phréatique précieuse dans ce décor aride digne d’un western-spaghetti, la bourgade est connue dans le monde arabe depuis des siècles. En réalité, l’occupation de l’oasis est beaucoup plus ancienne. A moins de 3 kilomètres au nord de la ville actuelle se trouvent les vestiges de la cité de Dadan, capitale du royaume du même nom entre le IXe et la fin du VIe siècle av. J.-C., puis du royaume de Lihyan, du Ve au Ier siècle av. J.-C.

Vue aérienne de l’oasis d’Al-Ula, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite.
Vue aérienne de l’oasis d’Al-Ula, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite. Yann Arthus-Bertrand / © Yann Arthus-Bertrand

Ce sont ces trois millénaires d’histoire que vont, au cours des prochaines années, étudier une demi-douzaine de missions scientifiques lancées par la France, dans le cadre du partenariat franco-saoudien signé en avril 2018 par le président Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. La structure née de cet accord, l’Agence française pour le développement d’Al-Ula (Afalula), a certes pour objectif premier la mise en valeur touristique des sites de la région, mais elle s’est aussi donné comme but une meilleure connaissance de l’héritage naturel et culturel de la région. Cela commencera donc par « un projet de fouilles complet de Dadan », assure Jean-François Charnier, directeur scientifique de l’Afalula.

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« Il y en a pour cent ans »

« On veut mieux comprendre ce qui s’y passe au cours du Ier millénaire av. J.-C., explique-t-il. Quelles écritures ? Quelles dynasties ? Comment la transition entre les civilisations dadanite et lihyanite s’effectue-t-elle ? Il y en a pour cent ans, car le site n’a quasiment pas été fouillé ! » Les recherches pourraient même durer plus longtemps si l’on prend en considération que les travaux menés depuis 2004 n’ont exploré que 4 % de Dadan… Autre point à élucider, souligne Jean-François Charnier : « On ne sait pas qui habitait dans l’oasis à l’époque où les Nabatéens, avec Hégra, quelques kilomètres plus au nord, dominaient la région », entre le Ier siècle avant et le Ier siècle après J.-C. « La fin du royaume de Lihyan a plus ou moins coïncidé avec l’apparition des Nabatéens, confirme Abdulrahman Alsuhaibani, consultant pour l’archéologie et la préservation du patrimoine culturel à la Commission royale pour Al-Ula. Mais il est étonnant de constater qu’il n’y a aucune mention des Lihyanites dans les nombreuses inscriptions des Nabatéens qui, pourtant, parlaient de tout… »

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