Cité La Cure: le combat de Steward

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Steward Laval Mavisa, la quarantaine, est l’aîné des trois enfants de Jacqueline et Christian.

Steward Laval Mavisa, la quarantaine, est l’aîné des trois enfants de Jacqueline et Christian.

Steward Laval Mavisa, la quarantaine, est l’aîné des trois enfants de Jacqueline et Christian. Ce dernier était vendeur de fruits avant de prendre sa retraite. Il vit désormais grâce sa pension. Au début des années 2000, Jacqueline et Christian Mavisa font une demande d’obtention d’un terrain de l’État à bail à la rue Ghellim, à Cité La Cure, tandis que leur fils aîné fait une demande similaire pour un terrain à l’entrée de Cité La Cure, où hormis une madrassa, il n’y a que des terrains vagues.

Christian et Jacqueline Mavisa obtiennent leur site lease et le contrat y relatif alors que Steward Laval Mavisa reçoit du ministère du Logement un new building site lease en date du 1er avril 2004 et dans lequel il est spécifié que le gouvernement a approuvé sa demande de location à bail d’un terrain lot numéro 2, d’une superficie de 157 mètres carrés pour une période allant du 30 mars 2004 au 30 juin 2060, soit 56 ans. Les conditions sont qu’il s’acquitte d’une demande de mise en règle de Rs 600 et d’un loyer annuel de Rs 150 jusqu’au 30 juin 2010 et une hausse de 50 % de ce loyer tous les dix ans jusqu’à expiration du bail en 2060.

Steward Laval Mavisa est heureux car cela signifie qu’il peut prendre son particulier. N’ayant pas d’emploi fixe, «kot li gagné li baté», précise son père, celui-ci l’aide à défricher le terrain.

Steward Laval Mavisa paie son loyer rubis sur ongle et lorsqu’il n’a pas de travail, son père prend le relais et paie le loyer pour lui. Ils sont raccordés au réseau électrique et à la fourniture d’eau et là encore, ils règlent leurs factures. Ils attendent que le ministère du Logement fasse suivre le new building site lease d’un contrat. Mais leur attente est vaine.

Un matin à leur stupéfaction, quelqu’un a fait une énorme excavation sur le terrain de Steward Laval Mavisa. Une personne ne tarde pas à se présenter à eux en disant qu’elle est le véritable propriétaire du lot numéro 2 et exhibe un document sous le nez des Mavisa. Christian Mavisa, qui n’a pas sa langue dans sa poche, le confronte en lui disant qu’il peut ranger le document car il est analphabète. «Mo’nn nek finn poz li enn sel kestion : depi kan li’nn gagn sa dokiman-la? Li’nn dir mwa dépi enn banané. Mo’nn dir li ki mo garson ena priorité lor sa terin-la parski li’nn gagn so lease depi sink an. Ek mo’nn dir li osi ki Central Electricity Board ek Central Water Authority pa ti pou rakord so lakaz ar zot rézo si li pa ti gagn lotorizasion pou konstrir.»

Le prétendu propriétaire s’en va et les Mavisa clôturent le terrain et érigent une première maison en tôle de trois chambres avec salle de bains et toilettes et à côté un go-down, en tôle aussi. Dans un premier temps, Steward Laval Mavisa vit dans la maison plus grande. Mais lorsque son frère Christophe se retrouve seul avec ses enfants sur les bras, Steward Laval Mavisa lui cède sa maison et lui habite le go-down. Autour d’eux, les terrains vagues commencent à être habités et des constructions sont érigées.

Un soir, à 23 heures, trois policiers débarquent chez Steward Laval Mavisa et lui disent qu’il doit vider les lieux car le terrain appartient à une autre personne. Il fait la sourde oreille et appelle son père. Christian Mavisa dé barque en quatrième vitesse et note la plaque d’immatriculation du véhicule. «Sa nimero loto-la pa koresponn ar okenn véikil lapolis. Mo pa koné si ti vré lapolis sa. Si vremem ti ena enn case kont Steward, lapolis ti pou vinn pran enn lanket ar nou. Zamé okenn polisié pa finn vini.»

Un soir en rentrant chez lui après avoir dîné chez ses parents, Steward Laval Mavisa se fait dépouiller et taillader le visage. Un autre fois, des inconnus passent devant chez lui et disent que c’est eux qui occuperont ce terrain bientôt. «Ou trouvé ki kalité discrimination zot inn fer ar nou», demande Christian Mavisa, qui dit ne pas craindre pour sa vie mais pour celle de ses fils. «Ena inn pase ek inn vinn dir ki zot pou met difé dans sa lakaz là. Monn dir zot saye.»

Au bout d’un certain temps, les menaces et autres intimidations ont stoppé et Steward Laval Mavisa a reçu plusieurs demandes de rachat de son lot. Il a toujours refusé. Craignant une entourloupe, Jacqueline Mavisa s’est rendue à plusieurs reprises au ministère du Logement à Ébène pour obtenir le fameux contrat du lot numéro 2 et à chaque fois, le fonctionnaire qu’elle a rencontrée, lui a dit de ne pas s’inquiéter, qu’elle aurait bientôt le précieux sésame car il travaille dessus. Il y a deux mois, le discours a changé. «Li’nn dir mwa ki dé dimounn pé pey sa later-la, Steven ek enn lot misié. Li’nn dimann mwa si mo pa finn gagn enn let pou dir Steven ki so permi inn transféré lor enn lot terin anba kot larivier. Mo’nn dir li ki zamé nou’nn gagn let ek ki nou pa pou aksepté bouzé. Li’nn anvoy mwa ar enn lot fonksioner.»

De guerre lasse, un jour, elle a essayé de rencontrer le ministre du Logement, Mahen Jhugroo, mais le personnel du ministère lui a fait comprendre que le ministre ne recevait pas de visite ce jour-là.

Jacqueline Mavisa a l’impression d’être tournée en bourrique car on lui dit qu’elle doit aller faire des démarches à Plaine-Magnien ou à Mahébourg. En décembre dernier, elle a été se plaindre au Citizen Advice Bureau. «Mo lavi inn vinn amer. Mo latet telman fatigé ki mo bizin al swiv tretma lopital. Sa terin Steward-la dan bor larout ek lezot pé konstrir gran batima otour ek pé kosté kot nou. Zot inn ariv apré Steward ek zot finn fini gagn kontra ek nou nou ankor pé atann. Li inzis ek li diskriminatwar.»

Si depuis deux-trois ans, plus personne ne vient leur demander quoi que ce soit, Christian Mavisa, qui a 74 ans, se dit hyper stressé avec cette attente pour l’obtention dudit contrat qui s’éternise. «Zot inn trouvé ki nou latet dir ek zot inn posé ar nou. Mé nou pankor trouv kouler sa kontra-la. Tou sa manev-là, kouma dir nou pa kapav res la…»

Bien que très occupé, le ministre Mahen Jhugroo a gentiment pris notre appel et nous a demandé de donner tous les détails à son attachée de presse pour qu’elle fasse un suivi et qu’il puisse voir clair dans ce dossier. Or, celle-ci n’a jamais répondu à nos appels, ni à notre texto.


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Lexpress

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