Boris Johnson serait prêt à demander un report du Brexit à Bruxelles

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Selon des documents judiciaires ayant fuité, le premier ministre britannique, qui a promis un Brexit le 31 octobre coûte que coûte, est prêt à un report du divorce avec l’Union européenne.

Par Publié aujourd’hui à 22h58

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Boris Johnson, à sa sortie de Downing Street, le 3 octobre, à Londres.
Boris Johnson, à sa sortie de Downing Street, le 3 octobre, à Londres. KIRSTY WIGGLESWORTH / AP

Les tribunaux écossais jouent décidément des tours à Boris Johnson. En septembre, c’est un avis de la Haute Cour d’Edimbourg qui avait conduit à la retentissante décision de la Cour suprême d’annuler la suspension du Parlement décidée par le premier ministre britannique. C’est encore une cour écossaise, vendredi 4 octobre, qui l’a piégé sur sa stratégie du Brexit, après que des déclarations gouvernementales en sa possession ont fuité, prouvant que Downing Street était prêt à un report du divorce avec l’Union européenne (UE).

Au début de septembre, Boris Johnson avait beaucoup choqué dans le camp des remainers, en se disant prêt à « mourir dans un fossé » pour réaliser le Brexit au 31 octobre. Il tient désormais des propos moins véhéments, mais continue à répéter (tous les jours, sans exception), que la sortie de l’UE aura bien lieu pour Halloween. La manœuvre politique est claire : il veut capter un maximum d’électeurs tentés par le Brexit Party de Nigel Farage, dans la perspective d’élections générales inévitables (M. Johnson n’a plus de majorité à la Chambre des communes).

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Pourtant, une loi votée en urgence et contre sa volonté au début de septembre par les députés anti-« no deal » l’oblige à réclamer un décalage du Brexit au plus tard le 19 octobre, si Westminster n’a pas donné son assentiment à un accord avec Bruxelles avant. Questionné à de multiples reprises par les députés, le premier ministre a jusqu’à présent refusé de dire explicitement qu’il se conformerait à ce « Benn Bill », tout en affirmant qu’il « respectera[it] la loi ».

« Il ne faut jamais croire un homme passé par Eton »

Ces dernières semaines, journalistes et experts ont fait tourner tous les scenarii, pour tenter de résoudre cette énigme. Même les plus exotiques : le premier ministre démissionnerait, enverrait Jeremy Corbyn, le leader de l’opposition travailliste, quémander un report du Brexit à sa place. Ou il invoquerait des législations d’exception au nom de la sécurité nationale. Rien de tout cela ne devrait donc se passer, à en croire une déposition de M. Johnson devant la cour écossaise, révélée par un groupe d’avocats anti-Brexit.

Le premier ministre « enverra une lettre » réclamant un report du Brexit à Bruxelles, est-il écrit dans la déposition, et il ne tentera par ailleurs pas de « contrecarrer » le « Benn Bill » en demandant par exemple à l’un des 27 pays de l’Union de mettre son veto au décalage du divorce… Les activistes à l’origine de cette déposition officielle, l’avocat Jo Maugham et l’élue du Parti indépendantiste écossais Joanna Cherry, ont saisi la cour écossaise dans l’espoir qu’elle oblige formellement M. Johnson à se conformer au « Benn Bill ». C’est M. Maugham qui a divulgué vendredi des extraits de la déposition sur Twitter.

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Vendredi, le gouvernement n’a pas réagi officiellement, des sources à Downing Street continuant à distiller la même rhétorique : « Nous n’irons pas réclamer de report du Brexit ». Les remainers savouraient quand même l’information. « Il ne faut jamais croire un homme passé par Eton [établissement de l’élite masculine, où M. Johnson a été élève] qui vous dit qu’il est prêt à mourir dans un fossé. Pour l’élite, ce sort est toujours réservé aux subalternes », tweetait Paul Mason, activiste, journaliste et auteur de documentaires.

Certains brexiters continuaient à faire bonne figure. Pour le député Steve Baker, conservateur notoirement eurosceptique, « le gouvernement se conformera à la loi. Cela ne signifie pas que nous allons décaler le Brexit ». Mais alors, comment ? En arrachant un accord à Bruxelles ? Improbable, à moins que Boris Johnson accepte d’amender substantiellement la proposition envoyée aux Européens le 2 octobre. Ces derniers lui ont donné une semaine, jusqu’à la mi-octobre, pour avaler son chapeau.

Le plus probable désormais, même si au pays du Brexit, les paris sont tous spécialement risqués ? M. Johnson réclame un décalage du Brexit à Bruxelles, tout en clamant qu’il n’en veut pas, en accusant les remainers, les députés et les juges (spécialement écossais), d’avoir privé les Britanniques du Brexit. Tout en croisant les doigts pour que cette rhétorique paie dans les urnes.

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