à Manchester, des tories en pleine dérive populiste

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Lors du congrès du Parti conservateur britannique, les ultras ont électrisé l’assistance.

Par Publié aujourd’hui à 11h00, mis à jour à 11h01

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A Manchester, le 2 octobre.
A Manchester, le 2 octobre. OLI SCARFF / AFP

La salle est acquise, les délégués tory radieux. Face à ses troupes, son gouvernement en rang d’oignons, son père qui a fait le déplacement, assis à droite de Carrie Symonds, sa girlfriend, le premier ministre britannique fait du « Boris », ce mercredi 2 octobre, pour son discours de clôture de la conférence annuelle des conservateurs, à Manchester.

Energique et drôle, avec son vocabulaire fleuri et son bagou indéniable, il tient son assistance. Il se paie la tête de Jeremy Corbyn, le leader travailliste, chef d’un parti d’« antisémites-marxistes-fratricides », que « l’on va mettre en orbite », donne un coup de griffe à John Bercow, le président de la Chambre des communes, et même à Nigel Farage, le chef du Parti du Brexit. Le Brexit ? Il s’agit d’une « grande opportunité », « réalisons-le le 31 octobre », scande-t-il, sans donner de détails quant à la proposition d’accord qu’il est censé envoyer dans la journée à Bruxelles.

Le Boris Johnson humilié par la Cour suprême, sans majorité, questionné à longueur de journaux sur son rapport aux femmes ? Il a dû rester à Londres… Depuis Manchester, le premier ministre bat la campagne en vue d’une élection générale que tout le monde espère proche, brosse un avenir radieux pour son pays – « nous allons faire taire les sceptiques ! ». Et promet des investissements à tout-va dans le sacro-saint NHS, le système de santé britannique, les transports, la sécurité, « tous ces sujets qui préoccupent les gens », et auxquels les conservateurs pourront enfin se consacrer « une fois que le Brexit aura été réalisé ».

« Instrumentalisation politique »

L’adhésion à « Boris » est palpable, sans verser dans l’idolâtrie, dans les travées du Congrès : nombre de délégués semblent penser que les soupçons de favoritisme en faveur d’une amie, quand il était maire de Londres, ou de geste inapproprié envers une journaliste, il y a vingt ans, sont un coup monté des remainers. « M. Johnson est une personne décente », estime une déléguée, croisée sur le stand des femmes conservatrices. « C’est de l’instrumentalisation politique », pour un conseiller municipal de Bristol.

Durant leur grand-messe, les conservateurs ont surtout paru en plein déni, pressés d’en finir avec le Brexit, envisagé comme une simple étape à solder pour pouvoir enfin « avancer ». Et à la limite de la schizophrénie, tentés par un discours populiste aux antipodes des valeurs historiques du parti : le pragmatisme, l’Etat de droit, le respect des institutions.

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