En Irak, la contestation contre le gouvernement se durcit face à la répression

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Neuf personnes ont été tuées par balles et 400 autres blessées, en vingt-quatre heures. Le mouvement dénonce la corruption et le chômage.

Par Publié aujourd’hui à 05h39, mis à jour à 06h21

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A Bagdad, le 2 octobre.
A Bagdad, le 2 octobre. HADI MIZBAN / AP

Un couvre-feu a été décrété à Bagdad, interdisant tout mouvement de véhicule ou de personne dès jeudi 3 octobre à l’aube « jusqu’à nouvel ordre », après une deuxième journée de contestation violente dans la capitale irakienne et dans le sud chiite du pays.

Les témoignages et les vidéos qui parvenaient au compte-gouttes jusque tard dans la nuit de mercredi à jeudi, du fait de la coupure du réseau Internet, dépeignaient des scènes de chaos dans plusieurs villes.

Le mouvement lancé mardi à Bagdad contre la corruption, le chômage et la déliquescence des services publics s’est étendu et durci au fil des heures face à la répression des forces de sécurité. Selon un dernier bilan officiel, neuf personnes ont été tuées par balles – dont un policier – et 400 autres ont été blessées dans le pays, en vingt-quatre heures.

La décision du premier ministre Adel Abdel Mahdi d’écarter de son poste le chef du contre-terrorisme, Abdelwahab Al-Saadi, considéré comme un « héros » de la guerre contre l’organisation Etat islamique (EI), a rallumé la mèche d’une contestation sociale et politique larvée. La chute éclair d’un tiers de l’Irak aux mains des djihadistes, en juin 2014, avait mis au jour la faillite d’une classe dirigeante parmi les plus corrompues au monde et les affres du confessionnalisme.

Pénuries, chômage et corruption

Deux ans après la fin de la guerre, alors que le pays pétrolier se remet lentement, les Irakiens désespèrent de ne pas voir mises en œuvre des réformes pour améliorer les services publics face à la pénurie chronique d’électricité et d’eau potable, et créer des emplois, alors que le chômage s’élève à 25 % chez les jeunes.

De la première vague de manifestations anticorruption et pro-réformes de 2015-2016 à celles de l’été 2018 dans le sud du pays, la contestation sociale s’est muée en un rejet des autorités politiques et religieuses chiites au pouvoir depuis l’invasion américaine de 2003, accusées de sacrifier l’intérêt national sur l’autel de leurs intérêts personnels.

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« Les manifestations ne sont pas seulement au sujet de l’eau et de la corruption, elles sont désormais une alternative pour influencer la politique irakienne, dominée par un petit nombre et qui tourne en rond depuis 2003 », analyse Maria Fantappie, de l’International Crisis Group.

Dès mardi, sans qu’aucune organisation politique ou religieuse n’ait soutenu l’appel à manifester qui a été diffusé sur les réseaux sociaux, des centaines de déçus du gouvernement, diplômés chômeurs et détracteurs de la corruption, se sont mobilisés contre « les voleurs qui ont pillé l’Etat ».

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