Aux Pays-Bas, la « Mocro War » sanglante entre trafiquants de cocaïne

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L’assassinat en septembre à Amsterdam d’un avocat travaillant sur des dossiers liés au narcotrafic a mis en lumière la guerre impitoyable à laquelle se livrent les trafiquants.

Par Publié aujourd’hui à 02h17

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Hommage à l’avocat Derk Wiersum, à Amsterdam, le 19 septembre.
Hommage à l’avocat Derk Wiersum, à Amsterdam, le 19 septembre. KOEN VAN WEEL / AFP

LETTRE DES PAYS-BAS

Cela a été un coup de tonnerre dans le ciel, gris mais généralement si tranquille, des Pays-Bas : le 18 septembre, Derk Wiersum tombait sous les balles d’un tueur à Amsterdam. Il était l’avocat de Nabil B., un repenti dont le frère avait déjà été assassiné en 2018, et le témoin clé dans une affaire de trafic de drogue. L’une de celles – nombreuses – qui empoisonnent la vie du royaume depuis avril 2012, et l’époque des premières liquidations et de ce qu’on a appelé la « Mocro War », une impitoyable guerre de la cocaïne lancée par des réseaux d’origine marocaine. Elle aurait fait, jusqu’ici, une centaine de victimes un peu partout en Europe.

Elle a été émaillée d’une décapitation devant un bar à chicha à Amsterdam, d’attentats contre un magazine et un quotidien, de menaces contre des journalistes d’investigation forcés de se cacher ou d’être constamment protégés.

Et, pour couronnement, l’assassinat de l’avocat renommé qu’était Me Wiersum. Autant dire que le royaume qui, longtemps a été préservé du terrorisme, est sous le choc. Il découvre désormais un phénomène de guerre de la drogue.

« Tous les Pays-Bas ont peur »

Me Wiersum avait refusé toute protection policière mais, aujourd’hui, certains de ses confrères et des magistrats, cibles possibles, sont étroitement surveillés. « On a délibérément, stratégiquement, liquidé un acteur du système judiciaire et tous les Pays-Bas ont peur », a expliqué Mick van Wely, un journaliste spécialiste de la criminalité à De Telegraaf. Il explique avoir interrogé un juge antimafia italien qui, même habitué au pire, s’est dit « choqué » par ce qui se déroulait aux Pays-Bas.

Au cœur de cette guerre, un homme de 42 ans, Redouane Taghi, est soupçonné d’avoir commandité cinq assassinats – six autres tentatives ont échoué. Nabil B. serait en mesure de prouver que le chef du réseau, en fuite avec son principal lieutenant, aurait en réalité davantage de meurtres à son actif.

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Après avoir organisé un trafic de haschisch à partir du Maroc, Taghi aurait noué des contacts avec des cartels sud-américains et monté, à partir du Panama, une filière d’acheminement de la cocaïne vers les ports de Rotterdam et d’Anvers (Belgique), principales portes d’entrée du marché européen et bases d’un trafic devenu mondial. En 2018, Rotterdam a saisi 19 tonnes de cocaïne tandis que les douanes belges interceptaient 50 tonnes, confirmant que la ville flamande, où liquidations et attaques à la grenade se sont multipliées ces derniers mois, est un autre terrain d’action des bandes criminelles.

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