« Pour son malheur, l’Ukraine se retrouve victime de la fange trumpienne »

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Le scandale lié à la procédure de destitution contre le président américain ne fait pas que des remous à Washington. Kiev, Paris, Berlin et Moscou sont aussi pris dans la tourmente, analyse Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 02h39 Temps de Lecture 4 min.

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Volodymyr Zelensky et Donald Trump, lors de la 74e Assemblée générale de l’ONU, à New York, le 25 septembre.
Volodymyr Zelensky et Donald Trump, lors de la 74e Assemblée générale de l’ONU, à New York, le 25 septembre. JONATHAN ERNST / REUTERS

Jamais, sans doute, n’aura-t-on autant parlé d’Ukraine à Washington que depuis qu’une conversation téléphonique entre le président Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky a abouti à l’ouverture d’une procédure de destitution contre le premier.

L’Ukraine, berceau de la civilisation slave orientale, fleuron industriel et agricole de la défunte URSS, aujourd’hui pays de 44 millions d’habitants coincé entre Est et Ouest, l’Ukraine, ses oligarques, ses révolutionnaires, sa Crimée confisquée par Moscou, se retrouve au centre d’un scandale d’Etat qui la dépasse complètement.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’intégralité du compte rendu de la conversation téléphonique entre Trump et le président ukrainien

« C’est un pays fantastique »

« Nous nous retrouvons au beau milieu de la fange sans même l’avoir produite », constatait tristement, dimanche 29 septembre, un ancien responsable de la diplomatie ukrainienne, Andriy Vesselovsky, dans un débat à la télévision indépendante Hromadske.

L’ironie, dans cette triste affaire, c’est que Donald Trump se soucie de l’Ukraine comme d’une guigne. Jusqu’à très récemment, il ne savait même pas dire correctement le nom du pays en anglais, qu’il désignait par « The Ukraine » au lieu de parler simplement d’« Ukraine », comme si en français on disait « Le Chypre » au lieu de « Chypre ».

Récemment, rencontrant la presse à New York en compagnie du président Zelensky, celui-là même qu’il a humilié en le poussant à une pathétique servilité au téléphone puis en publiant le contenu de leur conversation sans lui demander son avis, M. Trump a voulu justifier sa prétendue admiration pour l’Ukraine : « Il y a quelques années, a-t-il dit, j’étais propriétaire du concours Miss Univers, et il y avait eu une gagnante ukrainienne, cela nous a permis de connaître vraiment bien le pays, sous toutes ses formes… » Il n’a pas fallu longtemps pour qu’un service de fact-checking rapporte qu’aucune Ukrainienne n’avait jamais gagné ce concours de beauté, mais qu’importe, « c’est un pays fantastique ».

Plusieurs sources, en réalité, nous ont rapporté le peu de cas que fait le président Trump du sort de l’Ukraine dans ses entretiens – privés, ceux-là – avec d’autres dirigeants. Au G7 de Biarritz, en août, il a même soigneusement évité le sujet.

Un moment stratégique pour les Ukrainiens

Pour son malheur, l’Ukraine se retrouve donc victime de la fange trumpienne. Cela tombe mal, au moment où, cinq ans après la révolution démocratique et pro-européenne de Maïdan, ayant réalisé des progrès réels mais insuffisants dans la réforme de sa gouvernance et de son économie, le pays se trouve peut-être au seuil d’un nouveau départ.

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