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Le camp saturé de l’île de Lesbos compte environ 13 000 réfugiés, alors qu’il n’a été conçu pour n’en accueillir que 3 000.
Dimanche en fin d’après-midi, un nuage noir s’est rapidement formé au-dessus du camp de réfugiés de Moria, sur l’île grecque de Lesbos. A la télévision grecque et sur les réseaux sociaux, les images laissaient entrevoir une foule paniquée tentant de sortir précipitamment du camp. « C’était la panique ! Quand nous nous sommes aperçus de l’importance du feu, nous nous sommes mis à crier et à avertir tout le monde qu’il fallait s’éloigner des lieux », raconte Farid Ahmad, un réfugié afghan contacté par téléphone.
Vers 16 h 45, heure locale, un premier feu s’est déclenché à l’extérieur du camp, là où les tentes des nouveaux arrivants s’entassent. Vingt minutes plus tard est apparu un second foyer à l’intérieur d’un conteneur dans l’enceinte du centre d’enregistrement et d’identification des migrants, rapporte la police grecque.
En début de soirée, la mort d’une réfugiée asphyxiée a été confirmée par les autorités locales et les ONG. Quelques minutes plus tard, Efstratios Kitelis, le maire de Mytilène (capitale de l’île de Lesbos), affirmait à la télévision Alpha que « des informations font état de deux morts, une mère et son enfant dans un conteneur ». L’information a été confirmée dans la soirée confirmée par le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU (HCR) sur Twitter : « Nous sommes prêts à aider ceux qui ont été touchés et les autorités par tous les moyens possibles ».
Affrontements avec la police
Farid Ahmad, qui connaissait la famille qui habitait dans le conteneur enflammé, affirme que « cinq personnes se trouvaient dans la caravane ». Selon Nikos Papaefstathiou directeur du SAMU de l’île, cinq personnes blessées ont été transférées à l’hôpital de Mytilène, où des soins leur sont actuellement prodigués. La réfugiée qui a péri dans les flammes a été amenée par un automobiliste, l’ambulance ayant mis du temps à arriver jusqu’à Moria.
Selon les médias grecs, les pompiers ont eu du mal à se rendre sur place et à éteindre les braises. Des affrontements entre les CRS et des réfugiés ont en effet éclaté peu après le déclenchement de l’incendie. « La police a commencé à utiliser des gaz lacrymogènes alors qu’il y avait des enfants. Au lieu de ramener le calme, tout le monde avait peur et courrait dans tous les sens », explique Farid qui s’inquiète de rester dans ce camp. « Les conditions de vie sont très dures et le camp n’est pas adapté pour autant de personnes, un accident est vite arrivé malheureusement », soutient l’ex-journaliste qui a fui Kaboul il y a plusieurs mois.
Surpopulation
Le camp saturé de l’île de Lesbos compte environ 13 000 réfugiés, alors qu’il n’a été conçu pour n’en accueillir que 3 000. Depuis cet été, les arrivées de réfugiés sur l’île de la mer Egée faisant face à la Turquie sont en forte augmentation. Du 1er au 22 septembre, 3 472 réfugiés ont débarqué sur l’île, selon l’ONG Aegean Boat Report. Chaque jour, des centaines de personnes sont amenées au camp de Moria qui déborde déjà. La zone à l’extérieur de l’enceinte, appelée « Olive grove » ou « The Jungle » par certains réfugiés, est déjà remplie de tentes ou de couvertures à même le sol.
Dans ces conditions insalubres et d’exaspération générale des réfugiés, les incidents se multiplient ces dernières semaines : fin août, un mineur non accompagné de 15 ans, originaire d’Afghanistan, a été poignardé à mort lors d’39 ; une rixe dans ce camp. Mardi, un enfant a été renversé par un camion à l’extérieur du camp. « Personne ne peut dire que le feu d’aujourd’hui et les morts sont un accident ! Cette tragédie terrible est le résultat direct d’une politique qui a enfermé 13 000 personnes dans un camp conçu pour 3 000 (…) Il est vraiment temps de mettre fin à l’accord UE-Turquie et à sa politique inhumaine de rétention et d’évacuer Moria qui est devenu un enfer », a réagi Médecins Sans Frontières dans un communiqué dimanche soir.
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