« La politique commerciale agressive de l’administration Trump a eu un effet limité sur le déficit »

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L’économiste Guido Lorenzoni détaille, dans une tribune au « Monde », les raisons pour lesquelles l’augmentation des droits de douane décidée par Washington n’a pas porté ses fruits.

Publié aujourd’hui à 11h50 Temps de Lecture 3 min.

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Donald Trump et Xi Jinping au G20 d’Osaka (Japon), le 29 juin 2019.
Donald Trump et Xi Jinping au G20 d’Osaka (Japon), le 29 juin 2019. BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Tribune. Pour Donald Trump, le déficit commercial d’un pays représente une véritable perte vis-à-vis de ses partenaires commerciaux. Il a par exemple twitté que les Etats-Unis « perdent des milliards de dollars dans leurs échanges avec la quasi-totalité de leurs partenaires commerciaux ». Cette vision du monde est à la base de la vague de mesures protectionnistes que l’administration Trump a mises en place progressivement à partir de 2018. Elles ont suscité les représailles de plusieurs autres pays, déclenchant la guerre commerciale que nous connaissons.

Pourtant, les droits de douane de M. Trump semblent n’avoir eu aucun effet sur le déficit commercial américain. Celui-ci était de 2,7 % du PIB lors de sa prise de fonction en 2016 ; il a légèrement augmenté à 3 % du PIB en 2019. Faut-il s’étonner de cette insensibilité du déficit aux mesures protectionnistes ? Est-il trop tôt pour le conclure et faut-il s’attendre à ce que ces mesures finissent par porter leurs fruits et réduire le déficit ?

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Pour commencer, il est utile de rappeler une donnée fondamentale en matière d’économie internationale : le déficit commercial mesure deux choses simultanément. D’un côté, il permet de savoir ce qu’un pays achète à d’autres pays par rapport à ce que les autres pays lui achètent. De l’autre, il permet d’évaluer combien d’argent quitte le pays par rapport à la somme qui y rentre. Ainsi, le déficit commercial américain traduit à la fois la volonté des consommateurs et des entreprises du monde d’acheter des produits aux Etats-Unis ou dans d’autres pays, et leur volonté de placer leur argent, et donc leur épargne, dans des actifs américains ou des actifs d’autres pays. Il y a donc toujours un aspect commercial et un aspect financier dans cette affaire.

De nombreux économistes pensent que les principaux facteurs qui déterminent si un pays est en déficit ou en excédent sont à chercher du côté de la finance. Ainsi, le déficit commercial américain tiendrait essentiellement à la faible envie d’épargner des ménages et du gouvernement américains, par rapport à ce que l’on observe dans d’autres pays. Par ailleurs, le développement important du système financier permet aux entreprises américaines de se financer facilement en vendant des actions et des obligations à l’étranger.

Le dollar s’ajuste

Selon ce point de vue, il n’est pas surprenant que la politique commerciale agressive de l’administration Trump ait eu un effet limité sur le déficit, et il ne faut pas s’attendre à ce que les choses évoluent beaucoup à l’avenir.

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