[ad_1]
L’historien néerlandais, auteur d’une trilogie sur la Chine maoïste, revient sur l’histoire violente du régime après soixante-dix années de communisme, depuis la révolution de 1949 jusqu’à aujourd’hui.
Article réservé aux abonnés
Frank Dikötter est un historien néerlandais, enseignant à l’université de Londres, puis à l’université de Hongkong à partir de 2006. Il est l’auteur d’une trilogie retraçant les périodes les plus sanglantes et chaotiques de la Chine maoïste : la révolution de 1949 (The Tragedy of Liberation. A History of the Chinese Revolution, 1945-1957), le Grand Bond en avant (Mao’s Great Famine. The History of China’s Most Devastating Catastrophe, 1958-1962) et la Révolution culturelle (The Cultural Revolution. A People’s History, 1962-1976), parus aux Editions Bloomsbury PLC, respectivement en 2013, 2010 et 2016, non traduits. Son dernier ouvrage, How to Be a Dictator. The Cult of Personality in the Twentieth Century (« comment être un dictateur : le culte de la personnalité au XXe siècle »), a paru chez Bloomsbury en septembre 2019.
Malgré une histoire violente depuis la révolution de 1949, Pékin met en avant la paix et la prospérité comme principales caractéristiques de ces soixante-dix années du régime communiste. Les Chinois croient-ils en cette version officielle ?
Qui sait ce qu’en pensent les Chinois ? Il est sage d’assumer que la plupart d’entre eux se méfient de la version gouvernementale, mais qu’ils ne sont pas incités à se confronter à leur propre histoire. Personne n’est encouragé à regarder le passé. La Chine est un Etat qui force à l’amnésie : il n’y a ni monument, ni musée, ni jour du souvenir pour les dizaines de millions de victimes du communisme en Chine. Cela ne signifie pas pour autant que les injustices passées aient été effacées de la mémoire de nombreuses familles.
Le terme de « libération », que le régime utilise pour décrire sa prise du pouvoir en 1949, évoque l’image d’un peuple célébrant une liberté nouvellement acquise. Or, ce fut le résultat d’une longue et sanglante conquête militaire. Après 1945, les Etats-Unis ont abandonné les nationalistes et celui qui avait été leur allié du temps de la guerre, Tchang Kaï-chek, tandis que Staline occupait la Mandchourie et aidait Mao Zedong à transformer son armée de guérilleros en guenilles en une formidable machine de guerre.
En 1948, les communistes ont assiégé les villes les unes après les autres. La ville de Changchun, au nord de la Grande Muraille de Chine, a été assiégée de mai à octobre 1948 ; 160 000 habitants sont morts de faim. Ne voulant pas subir le même sort, les autres villes ont capitulé peu après. Fin 1949, le drapeau rouge flottait au-dessus de la Cité interdite à Pékin.
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: