l’hommage contrasté de la presse étrangère

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« Monsieur Frankreich » : la « une » du « Süddeutsche Zeitung » au lendemain de la mort de Jacques Chirac.
« Monsieur Frankreich » : la « une » du « Süddeutsche Zeitung » au lendemain de la mort de Jacques Chirac.

La presse internationale s’est souvent étonnée de la popularité de Jacques Chirac auprès des Français. Elle s’en étonne encore un peu plus aujourd’hui, au lendemain de sa mort survenue jeudi 26 septembre, tout en faisant la part belle à ses grandes décisions sur le plan international, comme son fameux « non » à la guerre en Irak.

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En Allemagne, les alertes info se sont enchaînées dès l’annonce de la mort de l’ancien président, à la mi-journée. Le quotidien de Francfort Frankfurter Allgemeine Zeitung, l’un des journaux les plus lus dans le pays, d’orientation conservatrice libérale, rend hommage à un « père de la nation », qui a eu « tendance à céder aux manifestations de masse et à retirer les réformes sociales dès que la pression de la rue est devenue trop forte. Chirac a toujours voulu être aimé plutôt que craint, il a donc souvent couru après les Français au lieu de leur donner des directives ».

« Bon vieux temps »

Un avis partagé par le quotidien libéral de gauche Süddeutsche Zeitung, qui décrit « Monsieur Frankreich » en « charmeur conscient de son pouvoir », un homme « affable et extrêmement méfiant, charmant et impitoyable ». Et, surtout, une incarnation du « “bon vieux temps”, où l’on disait que des hommes politiques comme lui ou François Mitterrand comprenaient vraiment les traditions françaises. Pour ses successeurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, ce n’était plus le cas, tout comme aujourd’hui pour Emmanuel Macron ».

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Outre-Manche, The Guardian n’est pas tendre au sujet de son legs politique, décrivant Jacques Chirac en « rebelle affable au style tout personnel ». « Il a fait campagne sur la “fracture sociale” » – en français dans le texte –, explique le grand quotidien britannique de centre gauche, pour aussitôt préciser qu’il « n’a pas fait beaucoup pour la réduire ». Et d’ajouter qu’il y a « des bons points, tels que son opposition ostentatoire à la guerre en Irak, des améliorations dans la sécurité routière et la réforme du service militaire ; mais au terme de ses douze ans à l’Elysée, il était difficile de nommer des réformes majeures pour une société qui en avait cruellement besoin ».

Lire : En 2002, le non à la guerre en Irak de Jacques Chirac

Le Times est également mitigé. Sa nécrologie commence par rappeler l’opposition de l’ex-président à la guerre en Irak, y voyant « l’apogée » de sa carrière politique. C’était un dirigeant « haut en couleur », rappelle le quotidien de centre droit, qui n’oublie pas toutefois qu’il a été « entaché par la corruption ».

De l’autre côté des Alpes, en Italie, La Stampa ne lésine pas sur l’hommage, en titrant sa nécrologie : « Le président le plus aimé de l’histoire française ». « Davantage que François Mitterrand, davantage que tous », poursuit le journal de centre droit, se fondant sur un sondage de 2015. La Stampa retient aussi de l’ex-président qu’il a été « à l’origine de deux transformations importantes de son courant politique : la naissance du RPR en 1976 et celle de l’UMP en 2002, évolutions importantes du néogaullisme ».

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« Fidèle aux personnes, pas aux idées »

Le Corriere della Sera est plus critique, soulignant que Jacques Chirac, s’il était « apprécié pour sa capacité à communier avec le citoyen lambda », était aussi « contesté pour sa gestion parfois désinvolte de la chose publique ». Le journal de centre droit rappelle que Jacques Chirac était l’artisan d’un « cordon sanitaire anti-lepéniste » à droite, qui, « après qu’il a quitté la scène, s’est progressivement affaibli jusqu’à aujourd’hui ».

Du côté de la presse espagnole, l’hommage est plus nuancé. Jacques Chirac était un homme politique « aussi légendaire que pétri de contradictions, exécré par les uns et aimé par les autres », écrit le quotidien El Mundo, classé à droite, soulignant que l’ex-chef d’Etat français était « fidèle aux personnes, mais infidèle à ses idées ».

Sur ce point, El Pais, quotidien de centre gauche, enfonce le clou, rappelant que « son positionnement idéologique était imprécis et adaptable en fonction du sens du vent ». A rebours de la multitude d’hommages qui, en France, ont vu en Jacques Chirac l’incarnation d’une certaine grandeur française, le quotidien estime que « ses réalisations tangibles après quatre décennies à tous les échelons du pouvoir son rares : il n’a laissé une France ni plus unie, ni plus riche, ni plus influente dans le monde ».

Un « ardent défenseur de l’unité européenne »

Ourtre-Atlantique, le New York Times retient de Jacques Chirac l’« ardent défenseur de l’unité européenne », qui a fait de l’héritage de Charles de Gaulle « une base de pouvoir personnel ». Le quotidien américain de centre gauche souligne également sa popularité toujours vivace, malgré les affaires qui ont éclaboussé sa carrière politique :

« Historiquement, les mises en cause financières ont rarement terni les politiciens français. C’est le cas de M. Chirac : il a été condamné à une peine de deux ans d’emprisonnement avec sursis et son héritage est en grande partie intact. Sa présidence est généralement rappelée chaleureusement en France, beaucoup affirmant qu’il a bien représenté le pays, et d’une manière “présidentielle”. »

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Quant au Washington Post, classé au centre, le quotidien se focalise plutôt sur les relations qui unissaient Jacques Chirac aux Etats-Unis et choisit, dès le titre, d’évoquer « le flamboyant président français opposé à l’invasion américaine de l’Irak » dès 2002, devenant « l’un des opposants les plus virulents aux plans de l’administration George W. Bush ». Le journal rappelle également, en miroir, le soutien de Jacques Chirac un an auparavant, après les attaques du 11-Septembre :

« M. Chirac a été le premier dirigeant étranger à se rendre aux Etats-Unis après les attaques terroristes du 11 septembre 2001. Il s’est rendu à Ground Zero pour rencontrer les pompiers de la ville de New York. Il a ensuite envoyé des troupes françaises dans le cadre de l’opération militaire menée par les Etats-Unis en Afghanistan. »

Enfin, au Japon, où l’ancien président français était très populaire, la presse japonaise s’est – sans surprise – empressée de publier des nécrologies détaillées. Le quotidien de gauche Asahi Shinbun loue les qualités d’un homme « d’intelligence et dénué de prétentions ». « Son amour du Japon est sans pareil », écrit le journal, ajoutant que « sa profonde connaissance de la littérature et des arts japonais anciens et médiévaux étonnait souvent les experts ».

Le quotidien centriste Mainichi rappelle les deux tournois de sumo qu’il avait organisés en France en 1986, lorsqu’il était maire de Paris, puis en 1995, alors que les champions de cette discipline se déplacent très peu à l’étranger.

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