En 2002, le non à la guerre en Irak de Jacques Chirac

0
128

[ad_1]

Lors de son second mandat de président de la République, Jacques Chirac refuse de faire participer la France à une intervention aux côtés des Américains.

Par Publié aujourd’hui à 22h00

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Jacques Chirac, entouré de Dominique de Villepin (à gauche), alors ministre des affaires étrangères, et du président américain George Bush, le 23 septembre 2003,  à la Mission des Etats-Unis auprès des Nations unies.
Jacques Chirac, entouré de Dominique de Villepin (à gauche), alors ministre des affaires étrangères, et du président américain George Bush, le 23 septembre 2003,  à la Mission des Etats-Unis auprès des Nations unies. PATRICK KOVARIK / AFP

Un ancien soldat fait-il un président pacifiste ? C’est un des paradoxes les plus intéressants de la personnalité chiraquienne : cet homme, dont la présidence restera marquée par son refus de voir la France se joindre aux Américains dans la guerre en Irak, était l’un des derniers chefs d’Etat français à avoir participé physiquement à un conflit militaire.

Ancien officier en Algérie, il avouait avoir passionnément aimé cette période d’aventure et de camaraderie masculine. C’est du moins ainsi qu’il en parlait aux journalistes et à ses biographes. Pas ou peu de souvenirs de sang, de douleur. Parti en avril 1956, quelques semaines après que le président du conseil, Guy Mollet, patron de la SFIO, élu deux mois plus tôt sur un programme pourtant ­pacifiste, eut obtenu de l’Assemblée nationale des « pouvoirs spéciaux » pour l’Algérie, il évoquait d’abord ce piton à la terre rouge auquel il avait accédé avec ses hommes.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Jacques Chirac, l’ambition d’une vie

Dans un entretien à Paris Match, le 24 février 1978, il confie : « L’Algérie a été la période la plus passionnante de mon existence. (…) On nous avait dit que nous étions là pour la bonne cause, et nous ne remettions pas cela en question. (…) Contrairement à ce que l’on peut penser, ce fut un moment de très grande liberté, et probablement un des seuls moments où j’ai eu le sentiment d’avoir une influence directe sur le cours des choses. Parce qu’il y allait de la vie d’hommes qui étaient sous mes ordres, et donc c’est le seul moment où j’ai eu le sentiment de commander. »

Front commun avec l’Allemagne et la Russie

De toute cette période, qu’avait-il gardé au fond ? Un sens de la fraternité des armes, lui qui était fils unique. Un souci, aussi, de n’accabler ni ceux qui avaient fait la guerre ni les pieds-noirs. Il avait d’ailleurs si fortement mesuré ce désarroi des Français, en quittant l’Algérie, que, bien plus tard, devenu responsable po­litique, il n’a cessé d’affirmer sa préoccupation – à la fois électoraliste et sincère – pour les pieds-noirs, alors même que ceux-ci gardaient parfois un souvenir amer des promesses de Charles de Gaulle. Jacques Chirac en avait aussi conservé l’idée qu’il faut toujours mesurer ce que furent les exactions de l’armée française avec les violences du FLN, refusant ainsi tout au long de son parcours une quelconque « repentance » française sur l’Algérie.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi La rupture Chirac-Bush sur l’Irak

En 2002, ce n’est pas le dégoût de la guerre qui détermine sa réaction devant les préparatifs américains d’une intervention en Irak. Mais peut-être l’idée que les combats ne sont pas aussi manichéens que les faucons de George Bush voudraient le laisser croire. Alors que la France a soutenu les Etats-Unis lors de l’intervention en Afghanistan au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, cette fois, Jacques Chirac refuse de se joindre à une opération en Irak et forme un front commun avec l’Allemagne et la Russie contre cette guerre.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: