L’extrême droite autrichienne rattrapée par les mystères de l’enquête sur l’« Ibizagate »

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L’ex-chef du FPÖ est accusé d’avoir utilisé les fonds du parti à des fins privées par son ex-garde du corps, qui a été arrêté.

Par Publié aujourd’hui à 10h54

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L’ancien patron du FPO, Heinz-Christian Strache, le 19 septembre 2019 à Vienne.
L’ancien patron du FPO, Heinz-Christian Strache, le 19 septembre 2019 à Vienne. ALEX HALADA / AFP

Cela devient décidément une habitude pour l’extrême droite autrichienne. A quelques jours d’un scrutin crucial – les législatives anticipées organisées dimanche 29 septembre –, le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) est de nouveau secoué par un gigantesque scandale d’argent douteux sur fonds de règlements de compte internes aussi violents qu’obscurs. Les détails de l’affaire font encore l’objet de comptes rendus divergents, mais une chose est sûre : lundi 23 septembre, en pleine nuit, la police autrichienne a débarqué au domicile de l’ex-garde du corps de Heinz-Christian Strache pour perquisitionner son domicile et l’arrêter. Son ancienne chef de cabinet a aussi été entendue.

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Chef charismatique du parti depuis 2005 et vice-chancelier depuis fin 2017, M. Strache avait été débarqué en mai dernier après la publication d’une vidéo tournée en secret à Ibiza dans laquelle il se montrait prêt à accepter de l’argent de ce qu’il croyait être une oligarque russe proche de Poutine. La jeune femme était en fait une comédienne et l’offre un gigantesque piège dans lequel le dirigeant d’extrême droite était tombé sans prendre garde. Les propos tenus avaient déclenché un scandale et poussé le chancelier conservateur Sebastian Kurz à mettre fin à la coalition constituée avec le FPÖ, pour convoquer des élections anticipées. Depuis cet épisode, M. Strache crie au complot.

10 000 euros de frais par mois

L’épisode des derniers jours serait une nouvelle réplique de ce scandale. Quelques heures avant l’arrestation du garde du corps, les quotidiens Die Presse et Der Standard avaient révélé que M. Strache et sa femme étaient suspectées par le FPÖ d’avoir détourné des milliers d’euros au détriment de la section viennoise du parti. Le couple aurait notamment bénéficié sans aucun contrôle de 10 000 euros de frais par mois et d’un loyer payé de 2 500 euros. Philippa Strache était de surcroît salariée du parti, en charge des réseaux sociaux et de la protection des animaux. Des montants qui rappellent le train de vie dispendieux de l’ex-leader Jorg Haider mort en 2008, puis mis en cause dans plusieurs affaires de corruption qui avaient fragilisé le FPÖ pendant des années. Un passé avec lequel M. Strache avait précisément prétendu rompre en prenant le contrôle du parti.

Selon la presse autrichienne, M. Strache aurait été rattrapé par les mêmes démons. Son ex-garde du corps aurait collecté depuis des années des éléments sur des notes de frais abusives. Il aurait ensuite cherché à les vendre – sans succès – à la justice et à d’autres partis politiques. Dans la foulée, il aurait également participé au piège de la vidéo à Ibiza. L’un des personnages ayant tendu cette embuscade à M. Strache dans une finca (« ferme ») de l’île espagnole en 2017 avait en effet été son avocat dans une ancienne affaire. La vidéo avait elle aussi été d’abord proposée à la vente à différents acteurs avant d’être finalement publiée par les titres allemands Süddeutsche Zeitung et Spiegel, juste avant les élections européennes du 26 mai.

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