des règles de modération dévoilées, qui interdisent critique des lois, pornographie et « séparatisme »

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Le « Guardian » a révélé un document interne de modération du réseau social, développé et lancé depuis la Chine. L’auteur d’une vidéo « censurée » ne le sait pas forcément.

Publié aujourd’hui à 12h06

Temps de Lecture 2 min.

Interdiction de « critiquer les lois et règles d’un pays », d’évoquer « le séparatisme, les conflits religieux », mais aussi Gandhi, Kim Jong-un ou Barack Obama : le Guardian a révélé ce 25 septembre le contenu des règles de modération internes de l’application et réseau social chinois TikTok. Plébiscité par les jeunes adolescents un peu partout dans le monde, TikTok est fondé sur le partage de courtes vidéos, à l’origine de chant ou de danse.

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Les documents consultés par le quotidien britannique dressent une longue liste d’infractions plus ou moins génériques, qui ont pu conduire à la suppression ou la limitation de diffusion de certaines vidéos. L’entreprise ByteDance, l’éditeur chinois de TikTok, a répondu au Guardian que ces documents sont datés et ne sont plus appliqués en tant que tel depuis mai 2019 : des mises à jour sont intervenues afin, selon l’entreprise, de mieux prendre en compte les spécificités locales des pays où le développement de TikTok a été très important (notamment en Occident). Ceci dans un contexte où, mi-septembre, le Washington Post avait noté qu’un nombre limité de vidéos évoquait sur TikTok les manifestations prodémocratie à Hongkong.

Vidéos supprimées ou simplement restreintes

Reste que le contenu des documents internes publiés par le Guardian montre que les interdictions visant les discours politiques sont une partie intégrante des règles initiales de modération sur TikTok. Elles touchent par exemple les « distorsions d’évènements historiques chinois ou étrangers, comme les émeutes de 1998 en Indonésie, le génocide cambodgien, ou les incidents de la place Tiananmen ». L’évocation du soulèvement étudiant de 1991 et sa violente répression sur la place emblématique de Pékin est interdite sur tous les services en ligne opérant en Chine.

Des règles larges prohibent aussi l’incitation à la haine et les « sujets hautement controversés », comme les « conflits ethniques » ou le « séparatisme ». Le document liste à la fois des exemples nationaux (« Tibet et Taïwan ») et étrangers (« le conflit nord-irlandais, la république de Tchétchénie »), mais aussi « l’exagération de l’ampleur du conflit ethnique entre Blancs et Noirs ».

En fonction de la gravité perçue des manquements aux règles, une vidéo peut être supprimée ou rendue visible uniquement par son auteur. Dans ce dernier cas, l’auteur d’une vidéo n’est pas informé que sa vidéo ne peut désormais plus être consultée par d’autres utilisateurs de la plate-forme.

Les vidéos politiques doivent voir leur visibilité restreinte ; celles touchant à la religion doivent, elles, être supprimées. C’est notamment le cas des vidéos évoquant l’organisation religieuse Falun-Gong, classée comme secte par Pékin et comme « groupe promouvant le suicide » par le réseau social. Le document détaille également des règles très précises concernant la suppression des « vidéos pornographiques de mineurs ».

« Aux débuts de TikTok, nous avons eu une approche très directe pour limiter les conflits sur la plate-forme, dit l’entreprise dans un communiqué. Avec l’expansion mondiale de TikTok l’an dernier, nous avons compris que cette approche n’était pas la bonne, et nous avons donné davantage de pouvoirs à nos équipes installées à l’étranger, qui ont une compréhension beaucoup plus nuancée de leur marché. »

Mi-septembre, le Washington Post notait que seul un nombre suspicieusement faible de vidéos évoquant les manifestations prodémocratie à Hongkong étaient visibles sur TikTok.

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