premières impressions de correspondante à Bruxelles

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La nouvelle journaliste du « Monde » auprès des institutions européennes plonge au cœur de la « bulle bruxelloise », découvrant un univers codifié.

Par Publié aujourd’hui à 22h55

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Devant le Parlement européen à Bruxelles, le 5 septembre.
Devant le Parlement européen à Bruxelles, le 5 septembre. FRANCISCO SECO / AP

LETTRE DE BRUXELLES

« Rendez-vous au PHS. On ira au Mickey Mouse Bar. » Imaginez ma perplexité à la réception de ce texto d’un député européen ! J’avais pris mes fonctions de correspondante pour Le Monde à Bruxelles deux jours plus tôt… Me voilà donc, un peu avant l’heure prévue, sur les lieux du Parlement européen, tentant de décrypter le message codé de mon hôte.

Face à moi, plusieurs bâtiments massifs, dans le plus pur style postmoderne, dont il faut reconnaître qu’il n’est pas toujours très heureux. Chacun d’eux a été baptisé en hommage à un Européen convaincu – on peut en découvrir l’identité sur la façade – et incarne un pan de l’histoire communautaire.

Le plus imposant est dédié à « Paul-Henri Spaak » – voilà donc le « PHS » –, l’un des « pères de l’Europe », qui fut membre du gouvernement belge en exil à Londres durant la seconde guerre mondiale. J’apprendrai vite qu’on appelle aussi ce bâtiment le « Caprice des dieux », à cause de sa ressemblance avec la boîte du fameux fromage.

« La bulle bruxelloise »

Je découvre, un peu plus loin, le « Altiero Spinelli » (abrégé « ASP »), du nom de cet Italien que Mussolini a fait emprisonner pour ses positions antifascistes et dont l’infatigable fédéralisme a marqué la construction européenne. Mais aussi le « Willy Brandt » (« WIB »), en mémoire de l’ancien chancelier allemand qui avait fui l’Allemagne nazie et a beaucoup œuvré pour le rapprochement avec l’Europe de l’Est. Et le « Jozsef Antall » (« JAN »), en hommage au premier chef de gouvernement hongrois élu démocratiquement.

Reste à trouver « le bar Mickey Mouse ». La question, à l’entrée, suffit manifestement à m’identifier comme un corps extérieur à ce que tout le monde appelle ici, avec un certain sens de l’autodérision, « la bulle bruxelloise ». Il s’agit en fait d’une cafétéria installée dans une grande salle du « PHS », entourée de baies vitrées, avec des sièges jaunes, rouges, verts et bleus, dont le dossier et l’assise ressemblent aux oreilles du héros de Walt Disney.

Autre lieu, au cœur des institutions européennes, lui aussi : le Berlaymont, à un quart d’heure à pied du Parlement, une sorte d’étoile de mer à quatre branches qui abrite la Commission, c’est-à-dire le gouvernement de l’Europe. Baptisé ainsi parce qu’il a été construit à l’emplacement du couvent des Dames de Berlaymont, un monastère de chanoinesses augustiniennes. C’est là que se tient le « Midday », la grand-messe quotidienne des porte-parole de l’exécutif communautaire, où les 1 200 journalistes accrédités peuvent se rendre.

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