Des affrontements meurtriers dans la province indonésienne de Papouasie font au moins vingt-six morts

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La détermination des partisans de l’indépendance et la poursuite des violences risquent de devenir un enjeu majeur pour le président Joko Widodo, réélu en avril pour un deuxième mandat.

Par Publié aujourd’hui à 11h54

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A Wamena, le 23 septembre.
A Wamena, le 23 septembre. STR / AP

Au moins vingt-six personnes sont mortes, lundi 23 septembre, lors d’émeutes qui ont éclaté dans deux villes de la province indonésienne de Papouasie, alourdissant un peu plus encore le climat après les affrontements de la fin août, au cours desquels six manifestants et un soldat avaient été tués. Nourrie de longue date par la persistance d’un fort sentiment indépendantiste parmi la population papoue, la situation dégradée dans cet extrême est de l’archipel pourrait devenir un problème majeur pour le président Joko Widodo, confortablement réélu pour un deuxième mandat, à l’issue des élections d’avril.

Les violences de lundi ont eu lieu simultanément dans la ville de Wamena, chef-lieu d’une municipalité du centre de la province, ainsi qu’à Jayapura, la capitale provinciale. A Wamena, des émeutiers ont brûlé un bâtiment gouvernemental et plusieurs autres édifices, incendies dans lesquels la plupart des victimes auraient péri. Selon un porte-parole de l’armée, restée toute puissante dans la région depuis la fin de la dictature du président Suharto (1997), trois morts seraient d’ethnie papoue, les autres appartenant à l’importante population de migrants originaires d’autres provinces de l’archipel.

A Jayapura, c’est une manifestation d’étudiants qui a dégénéré. Certains manifestants affirment que des soldats ont ouvert le feu contre des étudiants qui leur jetaient des pierres. Le bilan serait de quatre morts, dont un policier, selon un porte-parole de la police.

« Singes » et « chiens »

Les violences de lundi sont la répercussion d’incidents qui s’étaient produits le mois dernier : lors de la journée annuelle de célébration de l’indépendance, le 17 août, des étudiants d’ethnie papoue d’une université de Surabaya, sur l’île de Java, avaient été accusés d’avoir déchiré le drapeau national avant de le jeter dans le caniveau. A la suite d’une descente musclée de la police dans les dortoirs, les étudiants papous avaient été insultés par des policiers et une milice nationaliste du quartier, qui les avaient traités de « singes » et de « chiens ». Largement diffusée sur les réseaux sociaux, la vidéo avait provoqué des émeutes dans deux provinces, celles de Papouasie occidentale et de Papouasie, toutes deux situées à l’ouest de la Papouasie-Nouvelle-Guinée indépendante.

Des étudiants papous manifestent face au palais présidentiel de Djakarta, le 28 août.
Des étudiants papous manifestent face au palais présidentiel de Djakarta, le 28 août. Tatan Syuflana / AP

L’histoire complexe et relativement récente de cette région est à la racine des troubles actuels : depuis 1969, date d’une caricature de référendum qui eut pour conséquence l’inclusion de ce territoire, naguère hollandais, à l’Indonésie, la majorité des Papous n’a jamais accepté le « règne de Djakarta ». Tout oppose en effet ces derniers à l’Etat indonésien et aux migrants, en majorité musulmans, venus d’autres provinces de l’archipel – et qui représentent aujourd’hui au moins la moitié de la population.

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