La Russie est « un marché et un vivier de talents technologiques »

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Le monde du « high-tech » ne doit pas négliger la Russie, où ingénieurs et investisseurs sont à l’origine de succès importants, même si certaines précautions doivent être prises, observe dans une tribune au « Monde » François Véron, dirigeant d’un fonds d’investissement spécialisé.

Publié aujourd’hui à 06h00 Temps de Lecture 3 min.

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« Le fondateur de Baring Vostok, l’Américain Michael Calvey, et son adjoint, le Français Philippe Delpal, des défricheurs du business en Russie, sont actuellement assignés à résidence après avoir été emprisonnés pour des raisons qui restent encore obscures. » (Photo : Philippe Delpal, à Moscou, Russie, le 9 avril.)
« Le fondateur de Baring Vostok, l’Américain Michael Calvey, et son adjoint, le Français Philippe Delpal, des défricheurs du business en Russie, sont actuellement assignés à résidence après avoir été emprisonnés pour des raisons qui restent encore obscures. » (Photo : Philippe Delpal, à Moscou, Russie, le 9 avril.) PAVEL GOLOVKIN / AP

Tribune. « Pousser la Russie loin de l’Europe est une profonde erreur stratégique », expliquait le 27 août Emmanuel Macron. Le propos, qui s’adressait au corps diplomatique, ne fait pas nécessairement consensus et la relation d’Etat à Etat pose des questions stratégiques et éthiques complexes. Mais la dimension étatique n’est pas tout. La Russie, c’est aussi 140 millions d’habitants éduqués aux portes de l’Union européenne (UE), un marché et un vivier de talents qui peuvent jouer un rôle important en matière de développement technologique.

L’Europe, on le sait, a des difficultés à faire émerger des champions internationaux qui soient comparables aux Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft). Le rayonnement des Etats-Unis leur a permis d’attirer parmi les meilleurs talents venant du monde entier, du moins jusqu’à ce que l’administration Trump referme les frontières même aux immigrants les plus qualifiés. L’incroyable pouvoir d’attraction de la Silicon Valley sur les ingénieurs de la planète se conjugue à une infrastructure financière parfaitement huilée et à l’excellence des institutions universitaires pour constituer une combinaison qui reste unique au monde.

L’existence d’un tel mécanisme de protection, qui ne serait pas spécifique à la Russie, permettrait de débloquer la confiance envers les projets, fournisseurs, investisseurs ou individus qui n’auraient pas été identifiés comme à risque

En Europe, on l’oublie parfois, c’est la Russie qui peut revendiquer aujourd’hui les plus beaux succès en matière de moteur de recherche (Yandex), de serveur d’e-mail (Mail.ru), de réseaux sociaux (VKontakte) ou de messagerie (Telegram) – les deux premiers sont valorisés respectivement 11 milliards et 5 milliards d’euros au Nasdaq et au London Stock Exchange. Des succès qui s’expliquent par la taille significative du marché russe mais, surtout, par des générations d’ingénieurs et de programmeurs surdoués – de ce point de vue, il y a des résonances entre les cultures françaises et russes.

Des passerelles existent déjà. Blablacar, l’une des rares plates-formes françaises à portée internationale, a compris l’intérêt de se tourner vers l’est, autant d’un point de vue financier que de taille de marché. La société a levé 21 millions d’euros dès 2016 auprès du fonds d’investissement Baring Vostok. Rappelons, à cet égard, que les investisseurs russes sont nombreux à être en prise directe avec l’écosystème international. On pense notamment à Iouri Milner, le milliardaire russe, ex-PDG de Mail.ru, qui a investi par l’intermédiaire de son fonds DST Global dans Facebook, Airbnb, [la start-up britannique] Revolut et [l’américain] Chime. Ou à Len Blavatnik, le fondateur d’Access Industries, né en Ukraine à l’époque soviétique, qui est l’actionnaire majoritaire de Deezer.

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